Mercredi 20 mars 2019 – 18h30-20h30
Rencontre avec :
Louis Blin, diplomate et docteur en histoire contemporaine. Ancien consul général de France à Djeddah, il est l’auteur notamment de l’ouvrage Le monde arabe dans les albums de Tintin, (coll. Comprendre le Moyen-Orient, Editions L’Harmattan, 2015), et de La découverte de l’Arabie par les Français. Anthologie de textes sur Djeddah, 1697 - 1939 (Geuthner, 2019)
Philippe Pétriat, normalien, maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chercheur à l’Institut des mondes africains (IMAF). Il est spécialiste de l’histoire des pays du Golfe et a publié notamment Le négoce des lieux saints – Négociants hadramis de Djedda, 1850-1950 (Publications de la Sorbonne 2016).
Stéphane Lacroix, politiste, spécialiste du monde arabe, professeur associé à Sciences Po, chercheur au Centre d’Etudes et de Recherches Internationales (CERI) de Sciences Po et chercheur associé au Centre d’Etudes et de Documentation Économiques, Juridiques et Sociales (CEDEJ) du Caire. Il a notamment publié Les islamistes saoudiens – Une insurrection manquée (PUF, 2010).
Présentation du livre de Louis Blin La découverte de l’Arabie par les Français. Anthologie de textes sur Djeddah, 1697 - 1939 (Geuthner, 2019)
Les écrits français sur la ville de Djeddah forment un corpus riche et méconnu. Des auteurs prestigieux comme Alexandre Dumas, Arthur de Gobineau, Victor Hugo, Jules Verne, Paul Nizan, Albert Londres, Joseph Kessel ou Paul Morand y côtoient des dizaines de voyageurs oubliés et des signatures moins célèbres. Sa constitution au XIXe siècle est liée à l’éveil de l’intérêt de la France pour le bassin de la mer Rouge et le pèlerinage à La Mecque, à mesure qu’elle devenait une puissance musulmane. Le consulat de France, ouvert en 1839 à Djeddah, deviendra le port d’attache de voyageurs attirés par une région restée jusqu’alors méconnue par la culture européenne. Ainsi est-ce par le biais de cette ville que les Français découvrirent l’Arabie, sur les plans humain, politique, religieux et littéraire. Elle fut le creuset d’un savoir français aujourd’hui oublié.
Cette anthologie exhume les sources françaises de l’histoire de l’Arabie. Elle rassemble, introduit et commente plus de deux cents écrits d’une précision remarquable sur Djeddah, souvent d’une grande valeur littéraire. Ces textes en dressent un tableau évolutif fourmillant de détails sur tous les aspects de sa vie quotidienne, qui permet de suivre son évolution et celle du regard français sur l’Arabie. L’occultation de l’Arabie dans l’imaginaire français dans la seconde partie du XXe siècle a contribué à effacer ces écrits du patrimoine orientaliste, qu’ils relèvent du domaine documentaire, du récit de voyage ou de la fiction. Djeddah y avait pourtant sa place pendant près d’un siècle, en particulier grâce au fameux tombeau d’Ève, qui reliait le patrimoine commun aux grands monothéismes à l’espace symbolique oriental.