Mercredi 8 novembre 2023 | 18h30-20h30
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Olivier Grojean, maître de conférences en science politique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a publié La révolution kurde. Le PKK et la fabrique d’une utopie (La Découverte, 2017). Il a co-dirigé Identités et politique. De la différenciation culturelle au conflit (avec G. Dorronsoro, Presses de Science Po, 2014) et Politiques de la violence. Organiser la lutte de la Colombie au Pakistan (avec A. Allal et G. Dorronsoro, Karthlala, 2021).
Hardy Mède, docteur en science politique associé à l’université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne (CESSP). Enseignant à l’Institut catholique de Paris, ses recherches portent sur l’État, les partis politiques, les nouvelles mobilisations citoyennes et la société civile en Irak et au Kurdistan irakien.
Arthur Quesnay, docteur en science politique et enseignant à l’Inalco. Il a publié La Guerre civile irakienne. Ordres partisans et politiques identitaires à Kirkouk (Karthala, 2021) et Syrie. Anatomie d’une guerre civile (avec Adam Baczko et Gilles Dorronsoro, CNRS, 2016).
Modération: Gilles Dorronsoro, professeur de science politique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre sénior de l’Institut universitaire de France (IUF). Il a notamment publié Le gouvernement transnational de l’Afghanistan. Une si prévisible défaite (Karthala, 2021) et La révolution afghane (Karthala, 2000).
Des dizaines de millions de Kurdes vivent en Turquie, en Iran, en Syrie et en Irak et, depuis un siècle, se mobilisent régulièrement pour obtenir des droits culturels, une autonomie régionale, voire l’indépendance. Si la perspective d’un État kurde n’a jamais été aussi lointaine, la multiplication des guerres civiles et des interventions extérieures depuis les années 1990 (interventions américaines en Irak et en Syrie, guérilla du PKK) a eu pour résultat que, pour la première fois, des populations kurdes sont gouvernées par des mouvements kurdes, parfois depuis plus d’une génération. A rebours d’une conception romantique et loin des clichés sur les tribus kurdes, les auteurs montrent la centralité des partis politiques dans l’organisation de ces ordres sociaux alternatifs du nord Irak, de la Syrie et de la Turquie. A partir de données originales tirées de terrains longs en Turquie, en Irak et en Syrie, les auteurs analysent ces « gouvernements partisans » dans toute leur complexité. En particulier, la matrice idéologique, la discipline interne et l’ancrage militant conditionnent les pratiques de gouvernement des partis, par exemple leur rapport aux institutions publiques ou la mise en place de programmes scolaires. Par ailleurs, les mouvements kurdes se trouvent confrontés à la gestion de minorités non kurdes, notamment en Irak et en Syrie, provoquant une adaptation du programme politique ou la mise en place de régimes discriminatoires.