Les Frères musulmans à l’épreuve du pouvoir. Égypte-Tunisie (2011-2021)

Mercredi 27 mars 2024 | 18h30-20h30

Rencontre avec :

Sarah Ben Néfissa, directrice de recherche émérite, membre de l’UMR Développement et Sociétés (IEDES-IRD). Elle est sociologue du politique, spécialiste de l’Égypte et du monde arabe. Ses dernières publications sont  « Ennahdha et Kaies Saïd: crise du politique et populisme », Le pouvoir d’un seul, (Hamadi Rediss, dir., Diwen editions, Tunis,  pp 161-175  2023), « The Production of a ‘True Muslim’ by the Egyptian Muslim Brotherhood: Loyalty and Dissent’, dans Revue internationale des études du développement (250 | 2022, 59-78, 2022).

Pierre Vermeren, historien, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste du Maghreb et des mondes arabo-berbères. Il a notamment publié Les origines de la révolution démocratique (Pluriel, 2011), La France en terre d’islam. Empire colonial et religions XIXe-XXe siècles (Belin, 2016).

Modération : Marc-Antoine Pérouse de Montclos, politologue et directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD).

Tarifs et inscription
Présentation du livre

Quelles sont les causes de l’échec des Frères Musulmans au pouvoir en Égypte et en Tunisie ?C’est à cette question que,  sous la direction de Sarah Ben Néfissa et de  Pierre Vermeren , une équipe de chercheurs, égyptiens, français et tunisiens (Tewfick Aclimandos, Hafedh Chekir, Mustapha Haddad, Amr Elshobaki, Anne Clémentine Larroque, Asma Nouira, Hamadi Redissi, Jallel Saada), tente de répondre ici. A leur grande surprise, ils ont découvert le vide programmatique sidéral de leurs partis, notamment d’Ennahdha, pourtant demeuré dix ans au pouvoir en Tunisie.
Pour les Frères Musulmans, organisation sectaire, puissante et disciplinée, mais sans élites, compétences ni imagination, il n’y a pas de « question sociale » ou politique. Il y a, en revanche, une méga-question religieuse. C’est en devenant de vrais musulmans qu’Égyptiens et Tunisiens devaient résoudre l’ensemble de leurs problèmes ! L’État n’est pas perçu comme un levier ou un acteur du changement, bien au contraire.
Ennahdha n’a été à l’initiative d’aucune réforme d’envergure. Le développement des infrastructures du pays est resté en panne et les inégalités entre les régions n’ont reçu aucun remède. En revanche, jamais le secteur informel, la contrebande et l’insécurité n’ont connu une telle expansion.

Lettre d’information de l’iReMMO