Lundi 27 avril 2015
Rencontre avec :
Gilbert Meynier, historien de l’Algérie et professeur émérite de l’Université de Nancy II. Il est ancien enseignant au lycée Pasteur à Oran et à l’université de Constantine. Il est l’auteur de L’Algérie révélée, la guerre de 1914-1918 et le premier quart du XXèeme siècle, publié aux éditions Bouchene.
Belkacem Recham, chargé de cours à l’Université de Starsbourg II. Il est l’auteur du livre Les musulmans algériens dans l’armée française (1919-1945), publié aux éditions l’Harmattan.
Présentation de l’éditeur :
« Un livre qui sait jouer sur l’immobile et sur le changeant. « Le colonialisme, disait Jean-Paul Sartre, est un système ». Et certes, le système est en place avant comme après la Première Guerre mondiale. Avant comme après, il y a deux sociétés superposées, le droit des uns qui exclut le droit des autres. Avant comme après, la représentation « algérienne » au parlement français est exclusivement européenne. Économiquement, la dépendance reste la même. C’est à peine si l’on peut parler, par la suite des difficultés des communications avec la métropole, d’un début d’industrialisation.
Devant la misère, la maladie, la mort, les deux sociétés restent, avant comme après, fondamentalement inégales, et ceci bien qu’il s’agisse – et c’est bien le drame – de deux sociétés complètes. Comme le dit fort bien Gilbert Meynier, après la guerre, « dans les grandes lignes, pour le pouvoir colonial, rien n’a changé. En fait, tout a changé ». Pierre Vidal-Naquet.
Présentation de l’éditeur :
« A travers l’étude des musulmans algériens dans l’armée française de 1919 1945, on découvre un autre aspect de la colonisation française : celui de l’exploitation du potentiel humain qu’offre cette colonie pour servir l’expansion coloniale d’une part et la défense de la France métropolitaine d’autre part.
Cette étude couvre trois aspects essentiels : le premier est exclusivement militaire. Il montre en données quantitatives et analyse historique, l’évolution du recrutement en Algérie par voie d’appel et par voie d’engagements volontaires, les effectifs résultant de ces deux modes de recrutement et leur répartition sur les différentes armes et principaux services de l’armée, l’effort de guerre fourni par l’Algérie en 1939-40 et de 1942 à 1945. Le deuxième est social, voire culturel. Il s’intéresse à l’appartenance sociale des recrues et l’analyse du taux d’alphabétisme et son évolution entre les deux guerres. Il analyse également dans un troisième temps, le statut des musulmans dans l’armée française : les soldes, les indemnités, l’avancement, le commandement, l’emploi et fait ressortir les discriminations entre européens et musulmans et les différentes inégalités de la loi. »