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Rencontre croisée autour de Bourguiba

Mercredi 17 avril 2013

Rencontre avec :

Sophie Bessis, historienne secrétaire générale adjointe de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme et directrice de recherche à l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques), auteur avec  Souhayr Belhassen, de Bourguiba, Elyzad, 2012

Jacqueline Gaspar, médecin de formation et ancienne amie de Wassila Bourguiba, auteur de Wassila Bourguiba. Entretiens à Carthage de novembre 1972 à mars 1973, Déméter, 2012

Samy Ghorbal, journaliste et écrivain, ancien collaborateur à Jeune Afrique et à Tel Quel (Maroc). Il s’est engagé en politique après la Révolution du 14 janvier en rejoignant l’équipe d’Ahmed Néjib Chebbi, le leader du PDP, comme conseiller politique pour les élections à l’Assemblée Nationale Constituante. Auteur de Orphelins de Bourguiba & héritiers du Prophète, Cérès, 2012

 

Présentation de l’éditeur :

Le 7 novembre 1987, Habib Bourguiba, 86 ans, président de la République tunisienne depuis 30 ans, est destitué par son Premier ministre Ben Ali. Il marque ainsi l’épilogue de 60 ans d’une carrière exceptionnelle, d’un destin hors du commun patiemment construit par un homme convaincu d’être supérieur aux autres. Pour comprendre cet homme, il faut fouiller les jeunes années, retracer les étapes d’une lutte de 30 ans pour la libération de son pays qui s’achève sur une apothéose : le 25 juillet 1957, jour de la proclamation de la République, Bourguiba devient le chef incontesté de la Tunisie indépendante.

Pendant près de vingt ans, il va s’attacher à construire une Tunisie moderne, ouverte sur l’extérieur, solidement ancrée à l’Occident, mais c’est une Tunisie menée d’une main de fer, vouée à la célébration du culte du « chef suprême », où l’expression de toute différence est interdite.

Fragile équilibre dont la précarité se manifestera dès l’entrée de Bourguiba en maladie. Suivront les années de lutte pour la succession, des années de contradictions dans un pays en pleine mutation, asphyxié par un autocrate vieillissant.

(Cet ouvrage est la réédition du Bourguiba paru en 2 vol. aux éd. Jeune Afrique, 1988. Une préface inédite posant la question de l’héritage bourguibien dans la révolution tunisienne, y est rédigée.)

Présentation de l’éditeur :

Évoquant la lutte pour l’indépendance, les premiers pas de l’état tunisien puis la présidence de Bourguiba, Wassila, de sa place privilégiée dans les coulisses de l’état, parle avec une immense liberté d’esprit des enjeux politiques et sociaux de son époque, enjeux qui restent étonnamment actuels, la lutte pour une laïcisation de l’état, l’indépendance de la nation tunisienne, la liberté et l’égalité des citoyens, la place de la femme dans la société, les difficultés et les aléas de la progression vers une démocratie toujours à venir.

Certains événements antérieurs ou contemporains aux « Entretiens » sont longuement évoqués dans ce livre. Il en est ainsi, entre beaucoup d’autres :
De l’état de santé du président Bourguiba physiquement diminué par des problèmes hépatiques et cardiaques et par une grave dépression.
De la période Ben Salah, promoteur des coopératives et du socialisme tunisien. Ministre tout puissant puis destitué et condamné à 10 ans de prison, il s’évade et s’exile en Algérie.
Du congrès du Parti Socialiste Destourien de Juin 1971 donnant la primauté aux libéraux de Mestiri, résultat que Bourguiba refusera.
De la visite de Kadhafi, de son discours à la salle du Palmarium, de l’arrivée et de la réponse impromptues de Bourguiba.
Des manifestations d’étudiants lourdement réprimées…

Le reste des entretiens dévoilent le côté humain de celle qui fut plusieurs années première dame de Tunisie et qui restera pour toujours une femme libre.

Présentation de l’éditeur :

L’article 1er de la Constitution de 1959 est la pierre angulaire de l’identité politique tunisienne. Mais que signifie-t-il réellement, et quelle est la portée de la notion d’islamité de l’Etat ? Quelle est l’histoire de cet article, « fruit de l’alchimie bourguibienne », que Béji Caïd Essebsi a présenté à juste titre comme la colonne vertébrale de la Tunisie moderne ?

Pourquoi Bourguiba, chantre du progrès et de la rationalité, a-t-il à tout prix souhaité maintenir un ancrage religieux à l’Etat tunisien ? En instrumentalisant les thématiques de l’identité et de la religion, Zine El Abidine Ben Ali, son successeur, a-t-il dévoyé la modernité tunisienne et fait le lit de ceux qu’il voulait combattre, les islamistes d’Ennahda ? Où se situe la vraie ligne de démarcation entre traditionnalistes et modernistes ? Entre les orphelins des Lumières – le bourguibisme sans l’autoritarisme – et les gardiens politiques du religieux ? Faut-il renoncer à une définition communautaire et culturelle et de l’identité ? Et comment ?

Samy Ghorbal esquisse une biographie intellectuelle du père de l’indépendance tunisienne et apporte des réponses et des éclairages originaux sur ces questions clefs. Un essai à la fois accessible et rigoureux pour saisir les enjeux constitutifs de la Seconde République tunisienne. Une contribution sans concessions pour que chacun puisse se réapproprier la Révolution.

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