Régimes politiques et droits humains au Maghreb

N° 51 Automne 2004
Dossier dirigé par Lahouari Addi,
Les régimes politiques du Maghreb sont confrontés à l’usure du pouvoir et au déclin de la légitimité historique qui leur a servi de fondement depuis les indépendances. Investis dans les années 1960 de la triple mission de construire l’Etat, de développer l’économie et de moderniser la société, ils avaient fait taire toute opposition pour que l’administration puisse réaliser ces tâches d’édification nationale. Cinq décennies après la fin de l’ère coloniale, le bilan en terme de développement économique et social paraît maigre et le pouvoir exécutif fonctionne toujours sans contrepoids institutionnel. Il ne rend compte ni au Parlement – réduit à une chambre d’enregistrement issu d’élections truquées – ni à la justice dont l’autonomie est virtuelle. L’Etat se réduit alors à une administration dépassée par l’énormité de la tâche et à des services de police chargés de réprimer la contestation. Allant de la dispersion violente de manifestations à la détention arbitraire accompagnée de torture et parfois de disparitions, la répression est le plus souvent menée en dehors du cadre de la loi et marquée par des violations répétées de droits de l’Homme.

Après «Charlie», revenir au Moyen-Orient

Pour réfléchir aux causes profondes des actes criminels dont nos concitoyens ont été victimes à Paris, au mois de janvier, l’analyse des déficits d’intégration de notre République est essentielle, mais insuffisante tant les profils des jihadistes sont multiples. Il faut aussi essayer de saisir ce qui se passe vraiment au Moyen-Orient.