Palestine ?

N° 55 Automne 2005
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud, Roger Heacock et Olfa Lamloum
Ce titre en forme d’interrogation inquiète exprime notre perplexité vis-à-vis de l’avenir d’une société aujourd’hui épuisée et déstructurée après ces années terribles d’Intifada et de répression systématiquement planifiée par le gouvernement d’Ariel Sharon. En retrait par rapport à une actualité qui ne retient que le spectaculaire, nous avons voulu analyser les conditions de vie des Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza dans le prolongement du précédent numéro que Régine Dhoquois a dirigé sur la société israélienne, Israël, L‘enfermement.

Israël, l’enfermement

N° 54 Eté 2005
Dossier dirigé par Régine Dhoquois-Cohen
Depuis la disparition de Yasser Arafat, leader historique de la résistance palestinienne, les événements politiques se sont précipités en Israël et en Palestine. Au cours des six mois qui viennent de s’écouler, on a assisté entre autres événements à : l’élection démocratique de Mahmoud Abbas à la présidence de l’Autorité palestinienne, la formation d’un gouvernement d’Union nationale en Israël, la confirmation par la Knesset de l’évacuation unilatérale des huit mille colons de Gaza, décidée en février 2004 par Ariel Sharon, la rencontre à Charm El-Cheikh le 8 février 2005 entre Ariel Sharon et Mahmoud Abbas, les élections municipales palestiniennes avec une courte victoire du Fatah dans l’ensemble des localités concernées mais une majorité au Hamas en particulier à Gaza, Rafah et Kalkiliya. Enfin George Bush, recevant Mahmoud Abbas à la Maison- Blanche le 26 mai dernier, a promis une aide de 50 millions de dollars versée directement à l’Autorité palestinienne et affirmé son soutien à la création d’un « Etat palestinien pacifique et démocratique ». Il s’est également adressé aux Israéliens : « Israël doit arrêter l’expansion des colonies et démanteler les colonies illégales ». « Tout changement au tracé de la ligne de séparation de 1949 doit faire l’objet d’un accord mutuel entre Israéliens et Palestiniens ».

Israël-Palestine. La violence ou le droit

N° 37 Printemps 2001
Dossier dirigé par Régine Dhoquois-Cohen et Jean-Paul Chagnollaud
La situation qui prévaut entre les Israéliens et les Palestiniens est probablement la pire qu’on ait connue depuis une vingtaine d’années. Il faut sans doute remonter à l’invasion du Liban en 1982 et à tout ce qui s’ensuivit pour trouver une configuration aussi grave et aussi tendue. Cette nouvelle donne est d’autant plus tragique qu’elle intervient après des années d’espoirs et de patientes négociations qui ont semblé un moment pouvoir produire quelques résultats. Le bilan est terrible : huit ans d’attente pour en arriver à plus de 400 morts et des milliers de blessés souvent très graves qui sont, en très grande majorité, palestiniens.

Repenser le Proche-Orient

N° 09 Hiver 1994
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud
 Il y a plus de trente ans, du temps de la guerre froide et de l’équilibre de la terreur, Raymond Aron pour dire l’état du monde, avait lancé sa formule, vite devenue classique, paix impossible, guerre improbable. Aujourd’hui, comme l’a montré Pierre Hassner, on doit la transformer en en inversant les termes : paix moins impossible, guerres moins improbables.

L’Europe et la Méditerrannée

N° 07 Eté 1993
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud et Bernard Ravenel
Le bilan des vingt dernières années de politique méditerranéenne de la Communauté est dans l’ensemble décevant. Un rapport interne de la Commission entièrement consacré à ce sujet concluait récemment en posant une série de questions significatives : “ La Communauté n’aurait-elle pas dû faire plus et mieux ? A-t-elle été totalement à la hauteur des défis ?…N’aurait-elle pas dû développer une stratégie à long terme pour ses rapports avec la zone méditerranéenne ?”

La France et le conflit israélo-palestinien

Mardi 7 avril 2015
Rencontre exceptionnelle avec Pascal Boniface, directeur de l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques) et enseignant à l’Institut d’études européennes de l’Université de Paris 8. Il est notamment l’auteur de La France malade du conflit israélo-palestinien, Salvator, 2014.
Modération : Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités et président de l’iReMMO.

Comment couvrir Gaza dans les médias ?

Mardi 7 octobre 2014
Rencontre avec Émilie Baujard, journaliste radio, grand reporter à RTL, elle a été correspondante en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza pour Radio France, RFI, RTS, BFM TV et Medi1TV (sept 2011 – mars 2014).Caroline Delage, journaliste à iTELE, ancienne correspondante à Jerusalem pour iTELE et Europe 1. Elle a également enseigné le journalisme à l’IEP d’Aix en Provence ainsi qu’au Centre de Formation des journalistes (CFJ).
Modération : Dominique Vidal, journaliste et historien.

Gaza, et maintenant ?

Jeudi 11 septembre 2014
Rencontre avec : Leïla Seurat, chercheuse associée au CERI (CNRS- Sciences Po), Yves Aubin de la Messuzière, ancien ambassadeur de France, il est aujourd’hui Président de la Mission laïque française.
Modération : Jean-Paul Chagnollaud, Universitaire, directeur de l’iReMMO.

L’urgence d’une interposition internationale dans la bande de Gaza

La laborieuse reconduction des cessez-le-feu souligne l’extrême difficulté que les Israéliens et les Palestiniens rencontrent pour conclure un accord sur le fond. Il ne peut en être autrement quand on connaît les revendications des deux parties : démilitarisation de la bande de Gaza pour les Israéliens et levée du blocus pour les Palestiniens. Critiqué au sein même de son gouvernement par certains de ses ministres, comme Avigdor Liberman et Naftali Bennett, Benyamin Nétanyahou veut, face à son opinion publique, obtenir un gain substantiel durable. Et non pas seulement une trêve, précaire comme les précédentes en 2006, 2008 et 2012 et laissant au Hamas le temps de se réarmer, par notamment l’acquisition de missiles de plus en plus performants…

La double faute de François Hollande [Tribune]

François Hollande avait annoncé la couleur lors de son séjour à Jérusalem, en novembre dernier : il déclarait être «toujours» prêt à «trouver un chant d’amour pour Israël et pour ses dirigeants» (1). Rien là d’une formule, comme on vient de le voir. Face au terrible drame de Gaza, le président de la République a en effet traduit ses propos diplomatiques en ligne politique. La confusion de son discours dès le début de l’actuel conflit n’a fait que le confirmer.

La France doit être leader sur la reconnaissance de la Palestine [Tribune]

Monsieur le président de la République. L’Assemblée générale des Nations unies va se prononcer jeudi sur un projet de résolution permettant à la Palestine d’obtenir le statut d’Etat observateur. En choisissant cette option, les Palestiniens ne refusent pas la reprise des négociations que vous appelez de vos vœux. Alors qu’ils ont prouvé depuis dix-huit ans qu’ils veulent négocier et qu’ils sont prêts à recommencer vite, ils souhaitent avant tout s’abstraire des conditions du processus d’Oslo, qui ont surtout permis à Israël de renforcer son emprise sur le territoire de leur futur Etat. Il s’agit certes de négocier mais cette fois dans le cadre des principes du droit international. Leur reconnaissance en tant qu’Etat par l’ONU leur permettra de replacer le droit international au centre des discussions. Sans ce préalable, les négociations qui reprendraient auront le même destin que les précédentes : le renforcement de la position d’Israël, puissance militaire occupante au détriment de la population de Cisjordanie (dont Jérusalem-Est) et de Gaza, et surtout une menace pour la paix comme le prouvent les tragiques événements actuels.

Proche-Orient : illusoires négociations

L’idée, avancée par le président Hollande, de demander aux Israéliens et aux Palestiniens de reprendre des négociations directes sans conditions, semble a priori une proposition pertinente puisqu’elle implique la volonté de laisser aux parties en présence toute latitude pour régler un conflit qui les oppose depuis si longtemps. Le problème est que le rapport de forces inhérent à cette confrontation rend cette approche totalement illusoire.