APRÈS GAZA (2/3) : Quelles leçons tirer de l’opération « Gardien des murailles » ? -par Dominique Vidal, membre de l’iReMMO

Nouvelles violences à Jérusalem-Est. À nouveau, des tirs sur Gaza. La guerre va-t-elle reprendre ? Le cessez-le-feu semble en effet bien fragile. Rappelons qu’en onze jours, entre le 10 et le 21 mai, cette quatrième guerre depuis 2009 a fait 260 morts côté palestinien, 3 500 blessés, dont 40 % de femmes et d’enfants parmi les victimes. Les destructions sont énormes. 800 000 personnes sont privées d’eau. Côté israélien, on déplore 13 morts, dont un enfant. Comment en est-on arrivé à cette guerre ? Quel bilan ?

Israël-Hamas : une accalmie? « Des morts, des violences et une impasse tragique » -avec Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO

Alors qu’Israël et le Hamas se dirigent vers une « guerre à grande échelle », selon l’ONU, le mouvement islamiste palestinien aux commandes de la bande de Gaza semble a fait le pari de la confrontation avec l’État hébreu, et ce au nom de la défense de Jérusalem. Une position non dénuée de calculs politiques.

Le bilan des affrontements entre l’État hébreu et le Hamas s’est sérieusement alourdi alors que l’armée israélienne a mené des centaines de frappes aériennes dans la bande de Gaza en réponse aux centaines de roquettes tirées par le mouvement palestinien sur le centre et le sud du pays. Un degré de violences inégalé depuis la guerre de Gaza de 2014.

Les derniers développements et déclarations ne semblent pas indiquer que l’on se dirige de part et d’autre vers une accalmie.

Jérusalem, ville ouverte

L’Harmattan – 1997
Ville promise, disputée, convoitée, conquise, perdue, reconquise, Jérusalem n’a jamais été, n’est pas et ne sera sans doute jamais un lieu comme les autres, une ville sainte comme les autres, une capitale comme les autres. Près de 40 hommes et femmes, issus ou proches de cette mosaïque de peuples, de religions, de cultures et de langues évoquent, au fil des pages, la ville meurtrie mais glorieuse, cité de la paix qui n’en finit pas de faire couler le sang, la Jérusalem ville ouverte de la prophétie de Zacharie.

Le vrai vainqueur

Les chroniques d’Uri Avnery, 28 avril 2018
Au cinquième jour de la guerre des Six-Jours en 1967, j’ai publié une lettre ouverte au Premier ministre Levy Eshkol. L’armée israélienne venait de conquérir la Cisjordanie, Jérusalem Est et la bande de Gaza, et je suggérai qu’Eshkol propose au peuple palestinien d’y établir l’État de Palestine en contrepartie de la paix avec Israël. J’étais membre de la Knesset à l’époque. Deux jours après la fin de la guerre, Eshkol m’invita à le rencontrer à son bureau de la Knesset. Il écouta ce que j’avais à dire, puis répondit avec un sourire paternel : ‟Uri, quel genre de négociateur êtes-vous ? Dans une négociation, on propose le minimum et on demande le maximum. On se met alors à négocier et on finit par aboutir à un accord quelque part entre les deux. Et là vous voulez tout offrir avant même l’ouverture de négociations ?”

Jérusalem : objectif annexion

Jeudi 18 janvier 2018
Rencontre avec Vincent Lemire, historien et professeur à l’Université Paris-Est. Auteur notamment de Jérusalem. Histoire d’une ville-monde des origines à nos jours (dir., Flammarion, 2016), René Backmann, chroniqueur à Médiapart, ancien rédacteur en chef du service étranger de l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur, auteur de Un Mur en Palestine (Fayard, 2006 et Folio 2009).
Modération : Caroline Delage, membre de l’iReMMO, journaliste et animatrice de télévision sur C8, elle a été correspondante à Jérusalem pour Canal + et Europe 1.

La France doit être leader sur la reconnaissance de la Palestine [Tribune]

Monsieur le président de la République. L’Assemblée générale des Nations unies va se prononcer jeudi sur un projet de résolution permettant à la Palestine d’obtenir le statut d’Etat observateur. En choisissant cette option, les Palestiniens ne refusent pas la reprise des négociations que vous appelez de vos vœux. Alors qu’ils ont prouvé depuis dix-huit ans qu’ils veulent négocier et qu’ils sont prêts à recommencer vite, ils souhaitent avant tout s’abstraire des conditions du processus d’Oslo, qui ont surtout permis à Israël de renforcer son emprise sur le territoire de leur futur Etat. Il s’agit certes de négocier mais cette fois dans le cadre des principes du droit international. Leur reconnaissance en tant qu’Etat par l’ONU leur permettra de replacer le droit international au centre des discussions. Sans ce préalable, les négociations qui reprendraient auront le même destin que les précédentes : le renforcement de la position d’Israël, puissance militaire occupante au détriment de la population de Cisjordanie (dont Jérusalem-Est) et de Gaza, et surtout une menace pour la paix comme le prouvent les tragiques événements actuels.