Irak : le Moyen-Orient sous le choc

L’Harmattan – 2003
La guerre menée en Irak par les États-Unis et la Grande-Bretagne au printemps 2003 est un bouleversement majeur au Moyen-Orient. Cet ouvrage tente de dégager les lignes de force qui façonneront l’Irak de demain, notamment au sein des communautés chiites et kurdes, et du fait de la stratégie américaine. Il revient sur les luttes d’influence impliquant notamment l’Iran, la Turquie et la Syrie. Il souligne l’enjeu pétrolier et s’interroge sur le fossé qui a séparé les pacifistes occidentaux et l’opposition irakienne, avant la guerre.

Les conditions du « rêve irakien »

Pictogramme éditorial

En 2021, l’Irak en tant qu’État aura 100 ans ! Et pourtant, comme en 1921, il souffre encore de l’incapacité à intégrer ses Kurdes, ses sunnites, ses chiites, ses chrétiens et ses autres communautés dans une « irakicité inclusive ». Depuis la proclamation de la victoire sur l’organisation de l’État islamique à la fin de l’année 2017, est exposé sur le devant de la scène un discours sur la construction d’un « nationalisme irakien » qui pourrait engager le pays dans la fabrication d’une « nation » irakienne et qui prendrait l’« irakicité » comme son unique « référentiel », la « reconnaissance » des différentes communautés comme son « principe régulateur ». Les producteurs de ce discours se trouvent à la fois à l’échelle nationale (à commencer par le Premier ministre – chiite – Adel Abdel Mahdi et le président de la République – kurde – Barham Salih), régionale (l’Iran et la Turquie, notamment) et internationale (États-Unis, Europe…)

La nouvelle question d’Orient

N° 49 Printemps 2004
Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud, Farouk Mardam-Bey et Burhan Ghalioun
Depuis la réoccupation des territoires palestiniens par l’armée israélienne, la multiplication des attentatssuicides en Israël et la guerre en Irak, et dans l’attente du très controversé projet américain d’une refonte de la région, le Proche-Orient est entré dans une phase de profonde instabilité qui peut dégénérer, d’un moment à l’autre, en un insaisissable chaos traversé par des violences encore plus terribles que celles qu’il vient de subir depuis deux ans. Bien entendu, même dans cette partie du monde, le pire n’est pas sûr et on peut espérer, en particulier, que les intenses discussions politiques qui ont lieu en Irak permettront d’éviter les drames d’une guerre civile en dotant le pays d’un régime démocratique et fédéral comme la loi de transition, adoptée en mars 2004, l’annonce.

Une nouvelle donne pour les Kurdes

N° 34 Eté 2000
Dossier dirigé par 
Jean-Christophe Ploquin
De nouvelles perspectives se dessinent depuis dix-huit mois pour les Kurdes, le plus grand peuple sans Etat du Moyen- Orient. Bien que leur destin se partage principalement entre quatre Etats1, une date marquante pour tous a été la capture, le 15 février 1999, du leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, depuis lors condamné à mort par la justice turque. Dans les jours qui ont suivi son incarcération sur l’île-prison d’Imrali, dans la mer de Marmara, des manifestations en Iran, au nord de l’Irak et à travers l’Europe, ont souligné combien sa défaite était durement ressentie par l’ensemble de la communauté kurde, y compris par ceux qui, en son sein, désapprouvent le recours à la lutte armée.