La fabrique audiovisuelle de l’État islamique : La vidéo comme arme de guerre et outil de légitimation et de recrutement
Janvier 2018 – N° 31
Auteure : Dhouha Rekik
Cet ouvrage tente de mieux comprendre les mutations de la communication jihadiste avec l’avènement de l’organisation de l’État Islamique. Pour la première fois, une organisation jihadiste a occupé un territoire qu’il a fallu peupler et administrer. Un arsenal médiatique conséquent et complexe a été mis en place à destination de différents « publics ». L’ouvrage explore les registres cinématographiques, institutionnels et idéologiques déployés à diverses fins : légitimer, recruter ou terroriser. Ce faisant, il éclaire également la nature de l’OEI et son idéologie à géométrie variable.
Quelles politiques mener face à l’Organisation Etat islamique ?
Jeudi 17 décembre 2015
Rencontre avec : Myriam Benraad, chercheure spécialiste du Moyen-Orient à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (Iremam) et à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Elle est l’auteure de Irak, la revanche de l’Histoire. De l’occupation étrangère à l’État islamique (Vendémiaire, 2015) et Irak : de Babylone à l’Etat islamique. Idées reçues sur une nation complexe (Cavalier Bleu, 2015), François Burgat, membre de l’iReMMO, directeur de recherche au CNRS (Iremam, Aix-en-Provence) et porteur du projet ERC When Authoritarianism fails in the Arab World (Wafaw), 2013- 2017. Il est l’auteur de nombreux livres, et a notamment dirigé l’ouvrage collectif Pas de printemps pour la Syrie (Editions La Découverte, 2013, avec Bruno Paoli).
Modération : Dominique Vidal, journaliste et historien.
Pour le peuple syrien
En quelques jours, les attentats sanglants en Turquie et les raids israéliens sur la Syrie sont venus rappeler l’extrême gravité de la tragédie syrienne et les risques de déstabilisation régionale qu’elle comporte. Comme pour ajouter à la confusion, Mme Del Ponte, la magistrate internationale et membre d’une commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie, s’est permise, sans preuves, d’accuser l’opposition d’avoir utilisé des armes chimiques. Venant ainsi mêler sa voix – aussitôt désavouée par l’ONU – à toutes celles qui cherchent à nier la réalité d’une situation dans laquelle un régime est entré en guerre contre son propre peuple. On a, en effet, prétendu bien des choses : que les heurts entre les manifestants et les forces de l’ordre étaient le fait d’éléments infiltrés venus de l’étranger, que l’Observatoire syrien des droits de l’homme publiait systématiquement des informations erronées, que l’opposition était inspirée et instrumentalisée par des Etats hostiles à la Syrie ou qu’elle ne relevait que de la mouvance fondamentaliste sunnite encline aux postures jihadistes et aux alliances avec Al-Qaeda.