Spiritualités et croyances hétérodoxes

Samedi 17 octobre 2020 – 11h30-17h30
(Séance initialement prévue le 18 avril 2020, mais reportée en raison des conditions sanitaires.)

En raison de l’épidémie de Covid-19, un protocole sanitaire sera mis en place. Par ailleurs, les modalités de l’événement pourront être adaptées en fonction de l’évolution de la situation.

Dans le cadre du cycle 2019/2020 de l’Université populaire
« Des hommes, des femmes et des dieux »

Présentation

Alors que les grandes religions institutionnalisées revendiquent l’orthodoxie dans chacune de leurs traditions, d’autres formes de croyances et de spiritualités cohabitent, peu connues et qui ont pour la plupart des origines très anciennes. C’est le cas des philosophies gnostiques dans le christianisme antique ; la découverte en 1945 des manuscrits de Nag Hammadi à Louxor (dont des évangiles apocryphes jusque-là inconnus) a entraîné un renouveau des études sur ces mouvements. En outre, la plupart des religions ont développé au cours de leur histoire un volet mystique qui tend à une connaissance intime du divin voire à une fusion avec l’ineffable par le biais de l’extase, de la transe, etc. Il s’agit par exemple de la Kabbale au sein du judaïsme médiéval, de l’extase des mystiques chrétiens, du  dhikr  dans le soufisme. Ce dernier, alors qu’il a longtemps fait partie de l’islam officiel et de ses élites, est aujourd’hui rejeté par les formes les plus dogmatiques et fondamentalistes de l’islam. De même, les croyances et rites de « magie » ont un statut hybride : les djinns sont par exemple présents dans le Coran et reconnus comme des êtres à part entière à côté des humains, mais ce sont les interprétations populaires qui ont mis au point de nombreux procédés magico-religieux utilisant par exemple des récitations du Coran, des talismans et autres moyens de désenvoûtement, s’appuyant aussi sur une forme de magie savante « la science des lettres et des carrés magiques » élaborée au Moyen-Âge. Quelle est l’histoire de ces spiritualités et leur contenu théologique ? Comment s’articulent-elles avec les religions dominantes qui sont promptes à rejeter toute divergence dans l’hétérodoxie ? Quelles formes de croyances et de pratiques magico-religieuses persistent sur le temps long et jusqu’à aujourd’hui ?

11h30-13h
Soufismes et orthodoxie
avec Jean-Jacques Thibon, islamologue, professeur des Universités à l’Inalco, membre du Cermom (Centre de recherches Moyen-Orient Méditerranée) et chercheur associé à l’Iremam. Spécialiste du soufisme, il a notamment publié L’œuvre d’Abû ‘Abd al-Rahmân al-Sulamî et la formation du soufisme (Ifpo, 2009), Les Maîtres soufis et leurs disciples (codirigé avec Geneviève Gobillot, Presses de l’Ifpo, 2012) (acheter le livre). Son dernier livre est Les Générations des soufisṬabaqāt al-ṣūfiyya de Abū ʿAbd al-Raḥmān, Muḥammad b. Ḥusayn al-Sulamī (325/937-412/1021) (Leiden-Boston, Brill, 2019, 468 p.)

14h15-15h45
Évangiles apocryphes, gnostiques : une autre voie méconnue du christianisme ?
avec Anna Van Den Kerchove, titulaire de la chaire d’histoire du christianisme ancien et patristique de la Faculté de théologie de Paris, vice-doyenne de la Faculté de Paris de l’Institut protestant de théologie, membre du Laboratoire d’études sur les monothéismes du CNRS. Secrétaire de rédaction de la revue « Apocrypha », elle a notamment publié Gnose et manichéisme. Entre les oasis d’Égypte et la route de la soie. Hommage à Jean-Daniel Dubois, (avec Luciana Soares Santoprete Turnhout, Brepols, 2017)  et Hermès, le messager des dieux (Medicis Entrelacs, 2017) (acheter le livre).

16h-17h30
Magie et rituels de possession au Maroc
Zakaria Rhani, titulaire d’un doctorat en biologie et  d’un doctorat en anthropologie, professeur à l’Institut universitaire de la recherche scientifique (Université Mohamed V, Rabat). Il a également réalisé un Postdoctoral Fellowship à Princeton University. Auteur notamment de Le Pouvoir de guérir : mythe, mystique et politique au Maroc (Brill, 2014),  et coéditeur du livre Le Maroc au présent : d’une époque à l’autre, une société en mutation (Centre Jacques Berque, 2015).
 

 

 

Crédit : Jennifer Roger

 

En partenariat avec
Lettre d’information de l’iReMMO