Samedi 28 mai – 11h30-17h30
Alger: ville coloniale, ville révolutionnaire
La ville, fondée en pays berbère au IVe siècle avant notre ère, s’étend autour de sa baie maritime. Comme la plupart des villes côtières de la rive sud de la Méditerranée, elle était un comptoir commerciale phénicien et comme elles, Alger connut, tout au long des siècles, une histoire semblable à celle des autres ports de la Méditerranée, avec leur lot de conquêtes, occupations, guerres et destructions. En époque ottomane, entre 1515 et 1830, Alger était une régence quasi autonome mais aussi nominalement une des provinces arabes de l’Empire.
En 1830, la France conquière militairement El-Djazaïr, à la fois Alger et l’Algérie. Dans le sillage de la colonisation et de l’arrivée massive d’Européens, l’aspect de la ville se modifie. En particulier, la Casbah avec son architecture médiévale et ottomane fait l’objet d’une modification de sa structure urbaine alors qu’en parallèle une ville nouvelle se bâtissait progressivement sur le modèle haussmannien : il s’agissait de l’exportation du modèle urbain de la métropole qui a donné naissance à la «ville française d’Alger».
Dans cette appropriation de l’espace urbain, les architectes jouent un rôle important mais l’acteur principal est le génie militaire français dont l’approche est basée surtout sur des arguments de sécurité, d’accessibilité et d’hygiène. Entre 1860 et 1930, le paysage architectural d’Alger trouve sa dimension désormais européenne, en intégrant néanmoins beaucoup de bâtiments de style néo-mauresque.
Au milieu du XXe siècle, Alger est devenue une capitale économique importante ainsi qu’un laboratoire de la modernité y compris du point vue architectural, mais surtout la ville est confrontée à de nouveaux défis démographiques et sociaux, en termes d’emplois et de logements, sans oublier les soulèvements politiques qui marquent une décennie de violences et d’affrontements qui aboutiront à la conquête de l’indépendance algérienne.
Alger depuis 1962: une transformation permanente