Jean-Paul Chagnollaud analyse sur RFI l’état des choses en Israël après la visite du ministre d’extrême droite Itamar Ben Gvir sur l’esplanade des mosquées. Un podcast à écouter ou réécouter.
Le cœur du conflit depuis 100 ans a été Jérusalem, en son cœur la vieille ville, elle même dominée par ce qu’on appelle le dôme du rocher. Il y a un enchevêtrement architectural, physique, religieux, culturel et donc politique, donc on est vraiment au cœur du volcan. La ville de Jérusalem a été divisée à partir de 48 entre l’est et l’ouest et cela perdure dans les faits. La limite passe par les murs de la vieille ville.
Juridiquement la partie de l’est est considérée par le Conseil de sécurité des Nations unies comme un territoire occupé. Le statut quo consiste à ce que la gestion des lieux saints sur l’esplanade des mosquées reste arabe, palestinienne et surtout jordanienne. Il y a donc un certain nombre de règles et notamment le fait que les juifs ne peuvent pas venir prier ou avoir une activité religieuse. L’équilibre a été rogné depuis des années par le camp extrémiste du côté israélien, et malheureusement en l’espace de 20 ans ce camp est devenu de plus en plus important au point aujourd’hui d’être dans le gouvernement. Cette radicalisation politique vers l’extrémisme, le suprémacisme même juif, remonte à mon avis à ce qui a eu lieu après la seconde Intifada, en 2001-2002.