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Vers une désoccidentalisation du monde?

La guerre d’agression lancée par la Russie en Ukraine cristallise et rend visible des tendances déjà à l’œuvre, et les accélère. Déclin relatif de l’hégémonie et de la puissance des États-Unis, montée en puissance concomitante de la Chine et de l’Asie vers laquelle bascule le centre de gravité de l’économie mondiale, affirmation progressive des États dits du « Sud », figurent ainsi parmi les principales caractéristiques du moment actuel des relations internationales. La guerre en Ukraine constitue alors une nouvelle étape significative dans la configuration d’un monde désormais apolaire. Elle confirme l’existence d’un système international en crise et ouvre un nouveau chapitre caractérisé par l’intensification des rivalités de pouvoir et la montée des impérialismes locaux et régionaux. Dans ce cadre, les valeurs que les puissances occidentales continuent plus ou moins confusément de considérer comme universelles ne parviennent plus à prédominer ni militairement, ni politiquement, ni culturellement. Au-delà de leur diversité et de celle de leurs intérêts, les puissances dites du Sud s’affirment sur la scène mondiale et bousculent les équilibres anciens. Elles remettent en cause la hiérarchie de l’ordre international et refusent de s’aligner systématiquement sur les intérêts et les positions des puissances occidentales.

Le monde se désoccidentalise-t-il alors ? C’est précisément l’ambition de ce dossier que de discuter cette notion de « désoccidentalisation » du monde et des réalités qu’elle recouvre, d’en saisir les points d’appui, mais aussi les contradictions et les limites.

Joan Deas, directrice exécutive de l’iReMMO

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Le conflit syrien: une tragédie humaine et juridique

Depuis le début de la révolution syrienne en mars 2011, le conflit n’a cessé de se transformer en un engrenage de violence, marqué par des attaques répétées contre la population civile. Alors que le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme estimait en 2022 que 300000 civils avaient péri, l’Observatoire syrien des droits de l’homme porte ce bilan à plus de 500000. Au-delà des chiffres, le conflit syrien a généré des millions de déplacés, et poussé autant de Syriens à s’exiler. La question du droit des victimes reste aujourd’hui un enjeu crucial pour une population qui réclame justice et reconnaissance de ses souffrances.

De Mohamed-Nour Hayed

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Lettre d’information de l’iReMMO