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Proche-Orient: le temps de la guerre, l’illusion de la paix?

Cette opération terrestre était nécessaire dans la mesure où on imagine mal que ce gouvernement n’ait rien fait d’un point de vue militaire. Mais en même temps, on voit bien les limites d’une telle action. Je crois que si on a,  une fois encore dans ce conflit qu’une perspective sécuritaire et militaire, qui a son aspect indispensable, c’est vrai. On va à coup sûr vers le désastre. La violence appelle la violence. Donc s’il n’y a pas une véritable perspective politique qui revient aux fondamentaux, il est évident que ça va créer un désastre humanitaire et aussi politique. 

S’il n’y a pas autre chose que cette volonté d’assassiner les responsables militaires d’une organisation comme le Hamas, bien évidemment on va nulle part. D’autant plus que cette organisation, qu’on le veuille ou non, a un enracinement à la fois social, territorial, et pas simplement qu’à Gaza. Elle est aussi à Jérusalem-Est certainement et en Cisjordanie. Donc il faut une perspective politique et malheureusement dans une telle démarche, compte-tenu de l’émotion considérable, on risque de négliger une réflexion politique. Il y avait un article de Haaretz il y a quelques jours qui disait “la stratégie c’est le vide”. 

Je crois que Netanyahou essaye de rallier cette thématique de guerre de civilisation. C’est l’idée qu’il lutte pour l’Occident contre la barbarie islamiste, et ça fait oublier une réalité extrêmement importante, c’est que Netanyahou est au pouvoir depuis 2009 et il a toujours refusé systématiquement le moindre compromis politique. Aujourd’hui il paye par cette violence, cette volonté de récuser tout compromis politique et de s’arcbouter sur l’idée de l’occupation et de la colonisation. Faut pas oublier qu’Israël est une puissance occupante, je crois qu’il faut le répéter pour qu’on puisse comprendre la complexité de cette affaire. Avec ce qui s’est passé le 7 octobre, son argumentaire est très crédibilisé. Emmanuel Macron a pris un peu de distance par rapport à ce qu’il a dit au tout début, mais dans les premiers jours on épousait cette problématique qui est extrêmement négative et qui conduit à cette brutalisation de la réponse et cette aveuglement du politique. Elle parvient à nous couper des pays arabes et musulmans, mais aussi plus globalement de ce que l’on appelle aujourd’hui le Sud global.

Intervention de Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Stratégie Europe 2020 : qu’en est-il de la Méditerranée ?

Iván Martin, 7 avril 2010
C’est le 7 février 2007, dans son discours à Toulon en pleine campagne électoral à la Présidence française où il avait évoqué pour la première fois son projet d’Union Méditerranéenne, que Nicolas Sarkozy a proclamé : « je veux être le Président d’une France qui fera comprendre à l’Europe que son avenir, son destin même, se trouve en Méditerranée ». À son tour, en septembre 2008, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, réclamait l’établissement du siège du Secrétariat de l’Union pour la Méditerranée créé solennellement dans le Sommet de Paris du 13 juillet 2008 à Barcelone évoquant « sa vocation méditerranéenne et son rôle comme symbole des efforts de toute l’Europe et de la Méditerranée pour construire un futur commun ». Deux mois plus tard, l’Espagne à remporté un succès diplomatique indiscutable en obtenant effectivement la désignation de Barcelone comme siège de l’UpM lors de la Conférence Ministérielle de Marseille du 3-4 novembre 2008.

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Lettre d’information de l’iReMMO