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La crise humanitaire atteint des niveaux catastrophiques à Gaza

Les enfants commencent à mourir de faim à Gaza. Une grande partie de la population n’a plus de quoi se nourrir. Pourquoi Israël demeure inflexible devant toute cette souffrance ?

Le largage, en plus d’arriver tardivement, est clairement insuffisant. D’un point de vue logistique, le largage de nourriture concèdera toujours moins en quantité qu’un arrivage de camions. On semble s’habituer à cet état de fait où les camions ne peuvent plus entrer dans la bande de Gaza, si ce n’est au compte goutte, alors qu’il en faudrait entre 500 et 800 par jour.

Le passage de Rafah est sous le contrôle d’Israël et en partie de l’Égypte, d’où les camions proviennent. Le contrôle des camions imposés par Israël retarde leur arrivée. Personne n’a su engendrer des pressions assez fortes sur Israël pour l’ouverture de ce passage. La seule alternative trouvée a été le largage.

 

Cette manière de faire, alors qu’un passage existe et que les camions sont prêts, participe à enlever leur dignité aux Palestiniens à bout de souffle. Les images de ces gens se ruant vers des colis qui tombent sur la plage sont terrifiantes. On enlève encore un peu plus d’humanité à ces personnes. 

Pour comprendre le maintien de cette politique par Netanyahou, il faut comprendre que très peu d’images de ce qu’il se passe à Gaza arrivent en Israël. Les télévisions israéliennes ne diffusent pas les images de la situation catastrophique à Gaza, il n’y a donc aucune pression de l’opinion publique israélienne sur le gouvernement. De plus, le traumatisme en Israël est tel, qu’il y a le sentiment d’une perte d’humanité et du respect du droit humanitaire qui devrait s’appliquer dans ce conflit. Netanyahou estime finalement que la population de Gaza est responsable de la présence du Hamas et qu’à partir de là il se doit d’aller jusqu’au bout peu importe les “dégâts collatéraux”. Les États-Unis, seul pays capable d’émettre des pressions sur Israël n’en usent pas jusqu’au bout. Biden ne veut pas arrêter de fournir les munitions à l’armée israélienne.

La seule possibilité pour qu’Israël finisse par accepter cette trêve, serait en raison de la situation compliquée que risque d’engendrer le Ramadan en Cisjordanie et à Jérusalem avec la question de l’accès aux lieux saints pour les musulmans. Les colons sont très remontés à l’idée de donner cet accès aux Palestiniens sur l’esplanade des mosquées. Le Ramadan pourraient pousser Israël à vouloir mettre en place cette trêve pour réunir ses forces en Cisjordanie où la tension, déjà forte, prend encore plus d’ampleur.  

 

Le rapport de l’ONU sur les violences sexuelles qui ont eu lieu sur des Israéliens le 7 octobre est une étape importante. Cela permet de dénoncer ces exactions terribles, toujours présentes lors de conflits. Cependant, il faudrait maintenant qu’Israël laisse des enquêteurs continuer à travailler pour avoir des témoignages directs, qui sont absents de ce rapport. Il est indispensable pour Israël et pour la communauté internationale que ce travail soit fait.  La manière dont l’investigation est menée pour le moment est trop cadrée, au détriment de la vérité.

Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO.

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L’émergence de la Syrie en tant que narco-État fait d’elle aujourd’hui, selon de nombreux observateurs, le plus grand narco-État du monde. Un titre qui, bien loin des stéréotypes sud-américains, trouve ses origines en plein cœur du Levant. Avec la production et le trafic de captagon, le régime d’Assad s’est taillé un empire financier parallèle et puissant, répondant à la fois à ses propres besoins économiques et à ses ambitions diplomatiques dans la région. Mais comment la Syrie, un État ruiné par une décennie de guerre, a-t-elle pu bâtir une telle industrie et quelles en sont les conséquences régionales et internationales?

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