Israël: jusqu’où ira Netanyahou?

Netanyahou a déclaré que la frappe sur ayant tué 11 humanitaires de l’ONG World Central Kitchen était « non intentionnelle ». Cependant, il faut rester prudent, au sein d’une guerre chaque partie suis une logique d’intérêt, par conséquent il faut garder l’hypothèse qu’il ne s’agit peut-être pas d’une erreur. Gardons surtout à l’esprit que la conséquence concrète de cette frappe est qu’une très importante ONG de la bande de Gaza ne peut plus distribuer de nourriture et se retire du terrain. Si l’on reprend la chronologie et que l’on regarde la volonté du gouvernement israélien d’utiliser l’arme de la faim et d’affamer la population, même s’il s’agit d’un dommage collatéral, finalement, l’acte sert la stratégie israélienne.

Par ailleurs, les journalistes n’ont toujours pas le droit de se rendre à Gaza.

Actuellement, Israël tue, mais tuer déclenche simplement des effets qui ne sont pas politiques et qui ne serviront donc pas à avancer vers des solutions pacifique et vers la paix. Il faut une perspective politique pour établir de la confiance et des solutions pacifiques. 

La posture américaine, quant à elle, reste ambiguë. Joe Biden dit des choses d’un côté sans aligner ses actions. Rien n’est fait pour contraindre Netanyahou. Les élections présidentielles américaines arrivent en novembre ce qui va marquer un nouveau tournant dans le soutien à Israël. Donald Trump, lui,  est en alignement total avec Israël, son élection assurerait d’autant plus d’ouverture à Israël, ou du moins réduirait fortement sa critique.

L’argument sécuritaire avancé par Israël ne devrait trouver sa pertinence que si l’on cherche une sécurité pensée pour tout le monde,  pour les Israéliens mais aussi pour les Palestiniens. On ne peut pas construire la sécurité des uns sur l’insécurité absolue des autres. Par ailleurs, pour arriver à la sécurité il y a deux moyens : l’illusion de la force qui montre ses échecs et faiblesses à moment ou à un autre ou le règlement politique.

Même si, aujourd’hui, il n’est pas encore pensable d’entamer un traité de paix en raison de l’extrémité israélienne et des l’état de Gaza, si on ne commence pas dès à présent à penser autrement la question de la sécurité, c’est-à-dire à la penser en terme politique, on ira vers une guerre sans fin. C’est là que se joue le rôle de la communauté internationale.

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Les conditions du « rêve irakien »

En 2021, l’Irak en tant qu’État aura 100 ans ! Et pourtant, comme en 1921, il souffre encore de l’incapacité à intégrer ses Kurdes, ses sunnites, ses chiites, ses chrétiens et ses autres communautés dans une « irakicité inclusive ». Depuis la proclamation de la victoire sur l’organisation de l’État islamique à la fin de l’année 2017, est exposé sur le devant de la scène un discours sur la construction d’un « nationalisme irakien » qui pourrait engager le pays dans la fabrication d’une « nation » irakienne et qui prendrait l’« irakicité » comme son unique « référentiel », la « reconnaissance » des différentes communautés comme son « principe régulateur ». Les producteurs de ce discours se trouvent à la fois à l’échelle nationale (à commencer par le Premier ministre – chiite – Adel Abdel Mahdi et le président de la République – kurde – Barham Salih), régionale (l’Iran et la Turquie, notamment) et internationale (États-Unis, Europe…)

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