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Bientôt un cessez-le-feu à Gaza?

Les événements à Rafah vont bientôt marquer la fin d’une séquence terrible. Nous allons bientôt comprendre que l’usage des armes dans cette guerre a engendré une impasse stratégique. La question de l’après va donc finir par s’imposer. Admettons que Tsahal réussisse à contrôler cette zone, au prix des déplacés, de beaucoup de destructions que va-t-il en faire ensuite ?  Si on ne se décide pas, comme le souhaite beaucoup d’acteurs internationaux , tout ceci n’aura servi à rien en terme d’avancée pour le règlement d’un conflit qui a un siècle d’histoire. 

Il faut absolument parler politique. Les Israéliens veulent faire en sorte que cette zone soit totalement détruite pour ensuite la contrôler mais cela ne règlera pas le conflit israélo-palestinien. Il faut absolument basculer vers les négociations et qu’elles deviennent centrales. Aujourd’hui, elles sont à chaque fois, pour 1000 raisons, repoussées. Il n’y a eu qu’une seule finalité en novembre avec un cessez-le-feu de quelques jours. Nous arrivons pourtant au stade où l’armée israélienne va être physiquement limitée puisqu’elle va finir de détruire l’entièreté de la bande à un moment donné. Il faut penser à l’après et enclencher un règlement plus profond et global. Cette guerre n’a actuellement aucun sens, tant elle ne sert pas l’avenir. Elle est justifiée selon le critère de sécurité et exprime ainsi seulement un rapport de force. Or, un rapport de force ne va en rien résoudre le conflit israélo-palestinien, cela va au contraire l’aggraver très fortement. 

Il y a deux obsessions. Celle de Netanyahou qui veut aller vers cette victoire totale, ce qui a a un sens tactique mais aucun sens sur le plan global. Le Hamas est dans une perspective où le rapport au temps est particulier. Le référentiel du Hamas est plutôt eschatologique, avec une vision de très long terme. Peu importe le nombre de victimes, ce qu’ils souhaitent c’est pouvoir rééquilibrer le rapport de force à leur manière et ils estiment qu’ils ont le temps. 

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.

ÉDITO

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La Turquie aux avant-postes à Charm el-Cheikh

Alors qu’en Turquie le cours de l’euro est en passe de franchir le seuil fatidique des 50 livres, que l’inflation est repartie à la hausse et que l’on se demande qui sera le prochain maire CHP arrêté, Recep Tayyip Erdoğan s’emploie à faire oublier une conjoncture intérieure plutôt sombre, en faisant feu de tout bois sur le plan international. Grande bénéficiaire de la chute du régime de Bachar al-Assad à la fin de l’année 2024, la Turquie a joué, en effet, en cet automne 2025, un rôle remarqué dans la conclusion de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, en particulier lors du sommet de Charm el-Cheikh. Retour sur cette implication et ses perspectives…

Par Jean Marcou, professeur émérite à Sciences Po Grenoble-UGA

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Les Arméniens de Syrie dans le piège

Christophe Chiclet, 10 décembre 2012
Les Arméniens de Syrie bénéficiaient d’un statut de minorité protégée, mais aussi bâillonnée, sans possibilité d’expression démocratique, comme l’ensemble de la population, quasiment toutes communautés confondues. Entre un pouvoir massacreur et des rebelles qui voient parfois d’un mauvais œil les minorités, les Arméniens choisissent, quand ils le peuvent, la fuite. Mais depuis la fin de l’été leurs situations se dégradent. Ara Toranian, fondateur et directeur du mensuel « Nouvelles d’Arménie Magazine » (NAM), écrivait en septembre 2012 : « La communauté arménienne de Syrie n’avait pas vraiment besoin de cette guerre pour voir son existence fragilisée ». En 2003, le journal avait publié un reportage d’une de ses reporters, Armineh Johannes, intitulé « Damas l’ancestrale, un dernier carré d’Arméniens qui résiste à l’érosion ».

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Lettre d’information de l’iReMMO