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Gaza: deux ans après les attaques du Hamas, deux ans de guerre

Ni le Hamas, affirme Netanyahou, ni Israël ne voudraient assumer la responsabilité d’un échec. S’il y a un personnage particulièrement imprévisible, complexe et brouillon, c’est bien Donald Trump qui tient absolument à obtenir un accord. Il le veut, pas forcément pour les meilleures raisons, mais peu importe. Il est profondément attaché à l’idée de mettre un terme à cette guerre qui dure depuis maintenant près de deux ans. Et cela est important. La question majeure reste : que se passera-t-il ensuite ? Pour l’heure, il ne faut pas brûler les étapes. Pour la première fois, il y a de réelles chances de parvenir à la libération de tous les otages, y compris à la restitution des corps des victimes.

En contrepartie, des prisonniers palestiniens seraient libérés. Parmi eux, certaines personnalités majeures. On pense, par exemple, à Marwan Barghouti. Ces libérations portent donc des enjeux politiques considérables. Tout cela va dans le bon sens. Mais il faut rappeler que ce dont nous parlons aujourd’hui aurait dû se faire dès mars dernier. En janvier, un cessez-le-feu avait été instauré; une deuxième phase devait s’ouvrir en mars, incluant déjà l’essentiel des mesures discutées actuellement. Ce retard a coûté plusieurs milliers de vies et provoqué d’innombrables drames, notamment côté palestinien.

Nous abordons déjà le «temps d’après», celui où il faudra gérer la sécurité dans la bande de Gaza et définir l’avenir. Netanyahou souhaite conserver le contrôle sécuritaire selon sa conception, avec une présence militaire israélienne face au Hamas. D’autres prônent une reprise en main par l’Autorité palestinienne.

Trump, lui, propose une forme de tutelle internationale sans calendrier précis, ce qui devra être discuté. À terme, il faudrait déployer une force internationale. Sous quel mandat? Nations unies? Autre structure? La proposition franco-saoudienne prévoit une instance de transition essentiellement palestinienne, alors que le camp Trump envisage une structure internationale, avec entre autres Tony Blair, ce qui est original mais controversé. Dans tous les cas, une force multinationale serait nécessaire et l’armée israélienne devrait se retirer.

Ce deuxième temps est aussi celui où nous devons penser aux victimes. Côté israélien, aux familles des otages; côté palestinien, il faut rappeler qu’il y a eu plus de 64000 morts, 150000 blessés et que Gaza a été en grande partie détruite. Rafah n’existe plus, Gaza est presque rasée. L’urgence, pour eux, c’est d’obtenir un minimum de sécurité et surtout une arrivée massive et immédiate d’aide alimentaire, humanitaire et médicale. Des gens continuent de mourir, parfois de faim, chaque jour.

À Gaza, beaucoup n’ont aucune perspective: ils veulent d’abord retrouver un semblant de dignité et de sécurité. Comme ils le disent souvent: «Demain, nous serons peut-être morts.»

Dans cette optique, l’initiative franco-saoudienne est essentielle, tout comme la reconnaissance de l’État de Palestine par la France et d’autres pays occidentaux. Cela ouvrirait la voie à des négociations réelles.

Le plan Trump, en revanche, est plus ambigu: il ne concerne que Gaza et ignore totalement la Cisjordanie, où la colonisation s’est intensifiée, accompagnée de la violence des colons. Nous avons donc deux projets complémentaires sur certains points, mais qui diffèrent sur la vision globale.

La France, le Canada, l’Arabie Saoudite et plusieurs États arabes avancent dans la bonne direction. C’est la seule voie possible pour éviter que, d’ici six mois ou un an, de nouvelles violences tragiques ne refassent surface, nourries par ce qui vient de se passer à Gaza au cours des deux dernières années.

ÉDITO

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Israël-Palestine: pour un retour au politique

Si la première phase du cessez-le-feu initié à Gaza depuis le 19 janvier 2025 a tenu, les perspectives de mise en oeuvre de la seconde – devant permettre la libération de tous les otages restants en échange de celle de prisonniers palestiniens et le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza – semblent beaucoup plus incertaines. Comme l’est encore bien davantage l’issue de cette guerre et, plus fondamentalement, celle du conflit israélo-palestinien. Deux chemins sont possibles. L’un conduisant vers une guerre sans fin, l’autre ouvrant vers des perspectives de paix.

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Les Arméniens de Syrie dans le piège

Christophe Chiclet, 10 décembre 2012
Les Arméniens de Syrie bénéficiaient d’un statut de minorité protégée, mais aussi bâillonnée, sans possibilité d’expression démocratique, comme l’ensemble de la population, quasiment toutes communautés confondues. Entre un pouvoir massacreur et des rebelles qui voient parfois d’un mauvais œil les minorités, les Arméniens choisissent, quand ils le peuvent, la fuite. Mais depuis la fin de l’été leurs situations se dégradent. Ara Toranian, fondateur et directeur du mensuel « Nouvelles d’Arménie Magazine » (NAM), écrivait en septembre 2012 : « La communauté arménienne de Syrie n’avait pas vraiment besoin de cette guerre pour voir son existence fragilisée ». En 2003, le journal avait publié un reportage d’une de ses reporters, Armineh Johannes, intitulé « Damas l’ancestrale, un dernier carré d’Arméniens qui résiste à l’érosion ».

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Lettre d’information de l’iReMMO