La Méditerranée et le Moyen-Orient constituent un arc de crises géopolitiques à haute intensité de conflictualité. La revue Confluences Méditerranée, très attachée à développer des réflexions sur les conditions de la paix dans la région, part du principe qu’il faut au maximum revisiter ces crises comme une condition première à leur résolution. Y compris quand il s’agit de crises moins visibles ou moins médiatisées. C’est le cas notamment des crises environnementales qui ont partie liée à la géopolitique sans qu’elles aient toujours été investies à hauteur des enjeux qu’elles recèlent en termes de conflictualité et d’instabilité politique. L’analyse de ces crises environnementales apparaît d’autant plus impérieuse que les périls progressent à vive allure aujourd’hui : le changement climatique y est déjà très actif, l’eau et la terre arable sont plus que jamais sous pression, de même que les ressources de la mer ou les forêts.
De ces ressources et de leur durabilité, dépendent pourtant des enjeux essentiels en termes de sécurité humaine, telle que définie par le Pnud, de la sécurité alimentaire à la sécurité économique en passant par la sécurité politique. Nombre d’exemples témoignent de l’acuité politique de ces crises environnementales: la «guerre de l’eau» dans les bassins du Jourdain, de Mésopotamie et du Nil, l’agriculture extractive dans le désert algérien, la sécheresse en Syrie, dont on a fait un raccourci vers la guerre civile qui l’a affectée, les inondations brutales et tragiques qui ont récemment meurtri la Libye, le recul du delta du Nil, la salinisation anthropique des sols, les méga-feux de forêts en Méditerranée, les conflits de la pêche… voilà autant d’évidences qui révèlent des dysfonctionnements politiques et la portée géopolitique de ces crises environnementales et de la gestion des ressources.
Ce numéro de Confluences Méditerranée se propose donc d’aborder ces crises environnementales et des ressources au prisme de la (in)stabilité politique, de la conflictualité voire de la guerre, mais aussi dans certains cas de la coopération et des solutions. Les contributions attendues pourront analyser des cas de crises environnementales à différentes échelles et avec une perspective historico-politique permettant de rendre compte.
Instructions aux auteur·e·s pour la présentation des propositions et des articles
Les propositions d’articles devront être envoyées avant le 20 mars 2024 à Mattieu Brun (matthieu.brun(a)fondation-farm.org) et Pierre Blanc (p.blanc(a)sciencespobordeaux.fr). Elles ne devront pas dépasser 3000 signes (espaces compris).
Chaque proposition devra être accompagnée d’un titre (même provisoire) et d’une courte biographie de l’auteur (500 signes). Après un retour vers les auteurs le 25 mars 2024, les articles devront être remis au plus tard le 20 mai 2024.