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« Adieu Bibi ? » -par Dominique Vidal, membre de l’iReMMO

Ne boudons donc pas notre plaisir. Qu’Israël ferme enfin la page de quinze années de Netanyahou serait un événement des plus heureux pour lui, pour les Palestiniens et pour la paix. Fils et père de ce que la Palestine a subi de plus extrémiste de la part du mouvement sioniste, « Bibi » a radicalisé comme personne la politique de son pays. Il a contribué à armer idéologiquement l’assassin d’Itzhak Rabin, enterré Oslo, colonisé plus que jamais Jérusalem-Est et la Cisjordanie avant de tenter, avec la complicité de Donald Trump, d’annexer la majorité de cette dernière. Il a gravé l’apartheid dans le marbre de la loi constitutionnelle « État-nation du peuple juif » et fait avaler par la Knesset tout un arsenal de lois liberticides. Il a flirté avec tous les dirigeants populistes, notamment en Europe centrale et orientale, même lorsqu’ils affichaient leur négationnisme, voire leur antisémitisme. Cet analphabète ès-histoire estime il est vrai, à l’instar de Faurisson, que « Hitler ne voulait pas exterminer les Juifs »

Se réjouir que Netanyahou « dégage » n’implique cependant pas la moindre illusion sur ses remplaçants. Naftali Bennett est un homme d’extrême droite, annexionniste de droit divin et ouvertement raciste. N’a-t-il pas lancé, il y a dix ans, à un député arabe « Vous grimpiez encore aux arbres quand un État juif existait déjà » ? On lui doit aussi cet aveu : « J’ai tué beaucoup d’Arabes dans ma vie. Et il n’y a aucun problème avec ça. » Désormais ministre de l’Intérieur, son bras droit – et, dit-on, son cerveau – Ayelet Shaked a posé sur une affiche à côté d’un flacon de parfum intitulé « Fascisme ». Ministre des Finances, Avigdor Liberman, le chef du parti russe Israel Beteinou (Israël notre maison) se prononçait pour le transfert (administratif) des Palestiniens d’Israël. Ministre de la Justice, l’ex-likoudnik Gideon Saar, leader de Tikva Hadasha (Nouvel Espoir), a promis, comme ses amis, de ne pas geler la colonisation. Quant à Benny Gantz, maintenu à la Défense, on le sait fier d’avoir en 2014 « renvoyé une partie de la bande de Gaza à l’âge de pierre ».

Bref, ce nouveau gouvernement penche nettement à droite, très à droite, même si l’éviction de « Bibi » reconstruit aux nouveaux ministres – provisoirement, en tout cas – une virginité propice à toutes les manœuvres… Certains de ses membres se réclament même volontiers du mouvement qui, depuis l’été dernier, a rassemblé des foules, massives mais hétéroclites, car unies par une seule volonté : en finir avec Netanyahou.

ÉDITO

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La Turquie aux avant-postes à Charm el-Cheikh

Alors qu’en Turquie le cours de l’euro est en passe de franchir le seuil fatidique des 50 livres, que l’inflation est repartie à la hausse et que l’on se demande qui sera le prochain maire CHP arrêté, Recep Tayyip Erdoğan s’emploie à faire oublier une conjoncture intérieure plutôt sombre, en faisant feu de tout bois sur le plan international. Grande bénéficiaire de la chute du régime de Bachar al-Assad à la fin de l’année 2024, la Turquie a joué, en effet, en cet automne 2025, un rôle remarqué dans la conclusion de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, en particulier lors du sommet de Charm el-Cheikh. Retour sur cette implication et ses perspectives…

Par Jean Marcou, professeur émérite à Sciences Po Grenoble-UGA

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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