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Assassinat d’Ismaël Haniyeh: quelles conséquences pour le Moyen-Orient?

L’assassinat d’Ismaël Haniyeh, chef du Hamas, dans une frappe attribuée à Israël à Téhéran, bouleverse le paysage politique au Moyen-Orient et a entraîne répercussions immédiates et à long terme sur le Hamas et les négociations de paix.

Est-ce que cela peut déstabiliser l’organisation du mouvement islamiste palestinien ?

L’assassinat d’Ismaël Haniyeh intervient en plein processus de négociation pour la paix dans la guerre de Gaza, ce qui pourrait compromettre gravement les pourparlers et rend improbable la libération des otages détenus à Gaza par le biais de négociations. Le Hamas a survécu à de nombreux assassinats de ses leaders depuis sa création en 1987-88. Cela ne l’a  pas empêché de se développer, de s’enraciner auprès de la population palestinienne. Donc on est dans cette espèce de logique classique qui fait que les leaders du Hamas savent que leur vie est en danger dans ce conflit très existentiel pour eux.

Qui pourrait devenir le nouveau leader du Hamas ?

Si personne ne peut prédire le futur leader du Hamas, il est certain qu’un remplacement rapide est prévu. Contrairement à des groupes comme Al-Qaïda ou Daech, le Hamas bénéficie d’une base populaire solide et continue de fonctionner efficacement malgré les pertes de ses dirigeants. Ce qui est certain, c’est qu’il sera remplacé et assez vite. Cette guerre aujourd’hui terrible, qui aboutit au massacre de milliers de gens, on est à plus de 40 000 morts aujourd’hui, sans parler de dizaines de milliers de blessés, il faut imaginer le nombre de gens qui doivent avoir 10 ans, 12 ans, 15 ans aujourd’hui, qui vont dans X temps rejoindre des organisations qui prônent la lutte armée contre Israël.

Quel avenir pour les négociations en cours ? 

L’assassinat d’Ismaël Haniyeh compromet gravement les efforts de paix en cours. Quand vous entamez une négociation et que vous décidez de tuer celui qui représente la délégation en face, ça signifie que vous piétinez ces négociations, que ça veut dire que vous ne voulez pas. Et Netanyahou le dit. Il ne le dit, il n’en veut pas. L’attaque d’Israël contre un leader à Téhéran constitue une grave violation du droit international et ajoute une provocation inutile envers l’Iran.

La Cour internationale de justice dit très clairement qu’Israël est une puissance occupante, et qu’elle doit arrêter la colonisation en faisant aussi évacuer ses colons. Donc on est sur le plan du droit, et le droit ça veut dire la paix, une paix juste et équilibrée, sinon c’est cette guerre totale qui nous amène à des tragédies sans fin.

Quelle réaction de la part du nouveau président iranien, plutôt réformateur ? 

L’assassinat d’Ismaël Haniyeh à Téhéran, lors de l’investiture du nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian constitue également une provocation majeure envers l’Iran. C’est un camouflet considérable, et donc il se retrouve en porte-à-faux par rapport à tous ceux qui, en Iran, veulent en découdre, avec Israël, avec les États-Unis. Dans cette conjoncture, Massoud Pezeshkian n’a guère d’autre choix que d’accompagner une riposte. Malheureusement, c’est ce qui va se passer.

ÉDITO

ÉDITO

Israël-Palestine : pour un retour au politique

TRIBUNE parue dans Le Monde  du 9 mars 2025

 

 

Si la première phase du cessez-le-feu initié à Gaza depuis le 19 janvier 2025 a tenu, les perspectives de mise en oeuvre de la seconde – devant permettre la libération de tous les otages restants en échange de celle de prisonniers palestiniens et le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza – semblent beaucoup plus incertaines. Comme l’est encore bien davantage l’issue de cette guerre et, plus fondamentalement, celle du conflit israélo-palestinien.

Deux chemins sont possibles. L’un conduisant vers une guerre sans fin, l’autre ouvrant vers des perspectives de paix.

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

La révolution syrienne et ses détracteurs

Farouk Mardam Bey, 8 octobre 2012
Que Frédéric Chatillon, gros bras du Front national, soit le principal diffuseur en France de la propagande du régime syrien n’est pas très difficile à comprendre. Que Richard Millet, l’apologiste de l’assassin néonazi Anders Breivik, ait consacré dans la foulée un opuscule à la gloire des Assad, père et fils, est aussi dans l’ordre des choses. Mais les autres ? Pourquoi des hommes et des femmes qui se disent de gauche, démocrates, altermondialistes, défenseurs des peuples opprimés, et qu’on ne peut a priori soupçonner de racisme antiarabe ni d’islamophobie, s’abaissent-ils jusqu’à soutenir Bachar et son clan ?

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Lettre d’information de l’iReMMO