Depuis vendredi 19 janvier, quelques-uns des employés de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens sont accusés d’être impliqués dans l’attaque du Hamas contre Israël le 7-Octobre. Les faits reprochés n’ont pas été précisés et une enquête a été ouverte, ce qui a conduit plusieurs pays à couper leur financement dont dépendent deux millions de Palestiniens à Gaza.
Cette attaque contre l’UNRWA fait partie de la stratégie d’Israël depuis des années pour délégitimer le travail de cette agence, en accusant régulièrement ses employés d’être complices ou membres du Hamas. Il y a déjà eu des opérations menées par Israël contre l’UNRWA avant le 7 octobre.
La décision de l’Union européenne de mener un audit est une très bonne initiative, puisque le travail de l’UNRWA est indispensable àla survie de milliers de Palestiniens. De même, il faut s’intéresser aux charges retenues contre les employés de l’UNRWA mis en cause. Pour l’instant, aucune information précise n’est disponible. L’intérêt de cet audit est de savoir si le comportement problématique d’une dizaine d’employés jette le discrédit sur l’ensemble du travail des 13 000 employés dans la bande de Gaza. Il faut questionner ce rapport entre des accusations en cours contre des employés et la délégitimation de tout le travail de l’Agence. L’affaiblissement de l’UNRWA en Palestine signifie voir des centaines de milliers de Palestiniens déjà en état de survie perdre encore un peu plus.
L’UNRWA met en permanence en avant la question non-réglée des réfugiés palestiniens. C’est pour cela qu’Israël trouve intérêt à la délégitimer depuis des années afin de faire disparaitre cette question.
Par ailleurs, il y a une réelle contradiction de la part des pays ayant retiré leur financement à l’UNRWA alors que dans le même temps, la Cour Internationale de Justice a demandé à la communauté internationale d’exercer des pressions sur Israël pour assurer l’arrivée de l’aide humanitaire à Gaza.
Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO.