Tout d’abord, l’Égypte refuse d’avoir une seconde Nakba sur son sol, mais ce n’est pas l’unique raison pour laquelle l’Égypte ne veut pas avoir de transfert de la population palestinienne de Gaza dans le Sinaï. La deuxième raison, c’est qu’elle n’a pas du tout envie d’avoir une base arrière du Hamas et du Jihad islamique sur son sol. Il faut rappeler qu’Al Sissi, qui est au pouvoir en Égypte, a pour ennemi juré les Frères musulmans et qui sont la maison mère du Hamas.
Il faut également faire une distinction claire entre les États et les sociétés. Pour les sociétés du monde arabo-musulman, la Palestine est le cœur battant de l’identité de ces sociétés, c’est quelque chose qui fait corps, qui réunit, c’est un ciment identitaire très fort. Il y a une pression qui a toujours été très forte de la part des opinions arabes sur leur gouvernement, ce qui avait été un peu moins le cas ces derniers temps puisqu’on a vu une vague de normalisation des relations entre les États arabes et Israël.
L’Arabie saoudite était était sur le point de signer un accord absolument historique avec Israël. À l’heure actuelle, ce n’est absolument plus possible, ce qui nous montre la centralité de la question palestinienne. Ce processus de normalisation a déraillé et il faudra un peu de temps pour qu’il soit à nouveau sur la table.
Cependant, certains États arabes aimeraient bien arriver à une normalisation avec l’État d’Israël, mais les opinions arabes n’y sont pas du tout favorables.
Joan Deas, directrice exécutive de l’iReMMO