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Guerre Israël-Hamas: le Proche-Orient au bord de l’explosion

Je ne crois pas que l’élimination du numéro deux du Hamas soit un tournant. Lorsqu’on remonte à sa création en 1988, au moment de la première Intifada, le mouvement a été créé par un personnage issu des Frères musulmans, Cheikh Yassine, qui avait été assassiné dans les mêmes conditions en mars 2004. Son successeur, Abdal Aziz al-Rantissi, a également été assassiné quelques semaines plus tard par un hélicoptère dans les mêmes conditions. La France et les Européens avaient dénoncé cet assassinat ciblé. C’était un contexte très particulier qui considérait que c’était illégal. On a encore beaucoup d’autres exemples de ces assassinats. Pour vous donner un exemple, l’un des collaborateurs proches du Cheikh Yassine était un certain Ismaël Haniyeh, qui est trente ans plus tard le patron du Hamas. Ces assassinats sont des coups tactiques à courte vue mais qui ne vont rien changer. Ils peuvent effectivement gêner la direction du Hamas, mais fondamentalement, quel que soit l’opinion que l’on peut avoir du Hamas, c’est une organisation qui est ancrée dans la population palestinienne depuis quarante ans. Ce n’est pas une organisation qui vient d’ailleurs et qui n’est pas comparable à d’autres organisations terroristes. Là, nous sommes dans un ancrage et le tout dans un conflit entre deux peuples avec l’idée d’un peuple qui veut son autodétermination. Donc on élimine quelqu’un, mais cela ne changera rien au cours de l’histoire, sauf dans l’immédiat d’un point de vue purement tactique.

L’éradication du Hamas par Israël n’a pas de sens. On peut désorganiser les infrastructures, comme c’est fait dans des conditions terribles à Gaza. On peut effectivement tuer tel ou tel responsable, mais fondamentalement cette organisation est très implantée. Je parlais d’Ismaël Haniyeh, je rappelle qu’au moment des élections législatives de 2006, le Hamas a gagné et le Premier ministre de ce gouvernement éphémère, c’était lui. Donc, on est dans cet espèce de tunnel sécuritaire et dramatique alors qu’il faudrait voir plus loin et comprendre que ce sont des questions politiques que l’on pourra régler que par des négociations politiques, ce que commence à comprendre la communauté internationale en parlant de la solution à deux États. Mais il est bien évident que nous sommes aujourd’hui dans ce tunnel, et du côté israélien, ils ne savent où ils sont, ni où ils vont. Ils ont parlé d’une guerre d’une année, mais aucune décision politique, et par conséquent, nous n’allons nulle part avec des conséquences immédiates pour les Gazaouis

 Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Captagon: l’arme économique du régime Assad

L’émergence de la Syrie en tant que narco-État fait d’elle aujourd’hui, selon de nombreux observateurs, le plus grand narco-État du monde. Un titre qui, bien loin des stéréotypes sud-américains, trouve ses origines en plein cœur du Levant. Avec la production et le trafic de captagon, le régime d’Assad s’est taillé un empire financier parallèle et puissant, répondant à la fois à ses propres besoins économiques et à ses ambitions diplomatiques dans la région. Mais comment la Syrie, un État ruiné par une décennie de guerre, a-t-elle pu bâtir une telle industrie et quelles en sont les conséquences régionales et internationales?

De Mohamed-Nour Hayed

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Lettre d’information de l’iReMMO