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Iran-Israël : le point le plus chaud de la planète

Yoav Gallant, le ministre de la défense israélienne a déclaré, dimanche 7 avril, que l’armée avait retiré ses troupes de Khan Younès afin de se préparer à “la future mission”, soit l’offensive dans Rafah. Ce retrait annonce donc une continuité de la guerre. Ce retrait, est une façon pour Israël de dire aux civils qui sont bloqués à Rafah -plus d’un million de personnes s’y trouvent- qu’ils peuvent retourner à Khan Younès, et ce dans le but de réduire le nombre de civils dans Rafah pour débuter une offensive en répondant à la demande américaine sur “la protection” des civils.

 

Après 6 mois de bombardements, l’objectif fixé par Netanyahou d’éliminer la présence du Hamas dans la bande de Gaza n’est toujours pas atteint. Khan Younès était une étape importante pour l’armée avec l’objectif de trouver l’un des responsables du Hamas, Yahya Sinwar, mais cet objectif reste également inaccompli.  Au bout de 6 mois donc, aucun des objectifs n’ont été atteints qu’il s’agisse de l’élimination du Hamas ou de la libération des otages. Maintenant, l’objectif est de rassembler les forces avant de repartir.

Finalement, les dirigeants atteints ne le sont pas dans Gaza. Le Hezbollah est visé au Liban de manière récurrente et il y a également eu l’attaque contre le consulat iranien à Damas tuant un très haut gradé, chargé de l’envoi des munitions au Hezbollah et gardien de la révolution islamique.

Netanyahou semble décidé à aller sur le front libanais aussi pour faire diversion sur ses échecs à Gaza. L’attaque en Iran sert à montrer qu’Israël sait, à les renseignements et se permet. Israël tente ainsi de pousser l’Iran à la faute, c’est-à-dire, à la réplique. Malgré l’importance symbolique de l’attaque en s’en prenant à un consulat et en tuant un très haut gradé, l’Iran ne peut pas se permettre de mettre en danger toute sa stratégie à venir en répliquant. L’Iran sait qu’il a tout à perdre. En revanche, l’Iran pourrait inciter des groupes notamment en Irak à émettre une réponse à sa place contre des intérêts américains en Irak.

Il y aura une opération sur Rafah. Netanyahou l’a trop annoncé et depuis trop longtemps pour qu’il ne se passe rien. Les pressions américaines sont importantes mais cette stratégie de quitter Khan Younès pour ensuite pouvoir dire que les civils de Rafah étaient prévenus et n’avaient qu’à se déplacer permet finalement à Israël de se déresponsabiliser des conséquences sur les civils, et annonce d’autant plus cette offensive à venir. 

 

Quelque soit l’analyse que l’on essaie de faire de la situation, en évaluant les rapports de force on s’aperçoit que d’un côté Netanyahou joue gros personnellement et pour rester en place ce qui le pousse à aller le plus loin possible, de l’autre côté, le Hamas sait qu’il y a le risque que la population se retourne contre lui aux vues des souffrances et il joue sa crédibilité. Il y a une asymétrie terrible mais en même temps les deux parties ont la possibilité d’assurer la continuité de ce conflit et l’utilisent.

Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO.

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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“Un soutien politique contre Assad”

Burhan Ghalioun, 11 avril 2012
Interview de Burhan Ghalioun, président du Conseil national syrien qui s’oppose au régime. Il Manifesto du dimanche 25 mars PARIS. En Syrie, la féroce répression de la révolution continue, un an après les premières manifestations. Le Conseil national syrien évalue à 20.000 le nombre des victimes, morts et disparus, et chaque jour une autre centaine s’ajoute à la liste tragique. Le régime d’Assad veut faire la “terre brûlée” affirme Burhan Ghalioun, professeur de sociologie politique, responsable du centre d’études arabes de l’Université Sorbonne nouvelle, et depuis 2011, président du Conseil national syrien.

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Lettre d’information de l’iReMMO