Iran: la révolte s’étend, les mollahs s’inquiètent

Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO et maîtresse de conférence à la Fondation pour la Recherche Stratégique, est intervenue sur “C dans l’air” le 21 novembre au sujet des mouvements de protestation en Iran. Elle commence par revenir sur l’étendue des manifestations :

“Ces manifestations deviennent de plus en plus violentes car le régime est complètement dépassé, il n’aurait jamais imaginé que ces manifestations qui partaient d’une histoire dramatique s'étendent dans tout le pays. Car aujourd’hui toutes les couches de la société sont touchées, les femmes, les hommes, les ouvriers, les commerçants (le bazar a été touché); et ce sont des signaux pour le régime.”

Puis Agnès Levallois compare les évènements iraniens à la révolution en Syrie et la réponse du régime en 2011:

“Lorsque j’ai vu comment le mouvement évoluait, j’ai pensé immédiatement à ce qui s’était passé en Syrie. Ce sont des régimes qui ne connaissent que la répression, et qui veulent justifier par cette répression l'idée qu'il n’y a pas d’autres solutions, car en face se sont des fous furieux, et donc il faut tuer tout le monde.”

Finalement, elle fait le lien avec les sanctions internationales sous les coups desquelles est l’Iran depuis plusieurs années, qui impactent la jeunesse du pays: 

“Je pense que c’est aussi l'aboutissement de toutes ces années de sanctions qui ont épuisé la société iranienne, très lourdes, sans aucun espoir d’aboutissement vu qu’il n’y aura pas de négociations [futures]. L’avenir est donc complètement bouché, la société est exsangue, et là-dessus un président est élu, ultra-conservateur. Et la population est jeune en Iran : comme l’avenir est bouché, ils n’ont rien à perdre, absolument aucun espoir.”

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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[TRIBUNE] Affamer la population, la nouvelle stratégie de Bachar al-Assad

Alors que la communauté internationale reste suspendue à la date de la conférence de Genève, un drame humanitaire d’une rare ampleur menace les populations syriennes. De Yarmouk, vaste camp palestinien au Sud de Damas, de Mouadamiya, banlieue de la capitale et de la Ghouta du centre historique de Homs, les mêmes échos et images parviennent – rarement – vers l’extérieur : des corps de femmes, d’enfants et d’hommes décharnés qui rappellent les famines africaines des années 80 ou encore, ces corps sortant des ghettos de la Seconde Guerre mondiale. La communauté internationale crie-t-elle au scandale ? Exige-t-elle une réaction ? Non, le silence se fait lourd. Ces famines à répétition sont-elles le fait de la désorganisation des circuits économiques, résultant de la guerre civile ? Non. Elles appartiennent à un ensemble de dispositifs de répression utilisés de longue date par le régime, autre versant de ses moyens de répression.

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