Dans cet échange, Agnès Levallois, experte de la région du Moyen-Orient, revient sur sa contribution au Livre noir de Gaza, une œuvre destinée à documenter les événements dramatiques qui secouent ce territoire. Le livre, préfacé par Rony Brauman, est une compilation de chapitres qui offrent un aperçu nuancé de la vie quotidienne et des violences dans la bande de Gaza, en particulier sous le blocus imposé depuis de nombreuses années. Agnès Levallois décrit comment la situation y est largement inconnue du public international, car les journalistes et observateurs étrangers sont souvent interdits d’accès. Ce projet vise ainsi à éviter que Gaza reste un «trou noir» d’informations, en s’appuyant sur des sources fiables et des rapports d’ONG, pour montrer une réalité souvent invisible.
Il est important de rappeler l’importance des témoignages palestiniens, notamment de journalistes locaux pour illustrer la vie des civils et la situation difficile sur place. L’ouvrage se base sur des recherches rigoureuses à partir de sites d’information reconnus, en combinant des informations locales et internationales. Le travail inclut des articles de journalistes et des rapports d’ONG, mais aussi des sources moins connues, afin d’élargir la perspective. L’objectif de l’ouvrage est aussi de contrer la déshumanisation des Palestiniens, qui sont souvent réduits à de simples statistiques. Pour Levallois, chaque chapitre se termine par un témoignage direct pour rappeler que derrière les chiffres, il y a des personnes réelles. Elle insiste également sur la nécessité d’une vision historique: le massacre du 7 octobre ne peut être compris sans contextualiser les décennies de conflit, d’oppression, et de vie sous blocus à Gaza. En fin de compte, ce Livre noir de Gaza vise à documenter les conséquences humaines du blocus et de la violence continue, tout en offrant une mémoire historique de ces événements pour un public souvent mal informé des réalités locales.
Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO.