Depuis des mois, il y a la volonté d’imposer un discours dominant qui est repris par beaucoup de chaînes d’informations, qui l’acceptent. Ce discours consiste à privilégier la question des otages, qui est très importante, mais en oubliant la réalité des destructions faites à Gaza qui est aujourd’hui au bord de la famine.
On ne peut pas de censure, mais de volonté de limiter la liberté d’expression, et si jamais on rencontre cet obstacle, il faut faire en sorte de le dépasser avec tous les moyens légaux. Quant à l’auto-censure, c’est une forme de prudence de certains mais je pense qu’il faut en dire les choses telles qu’elles sont en tant qu’universitaires quelques soient les circonstances.
En outre, il y a une évolution assez radicalisée de la société israélienne surtout après le 7 octobre qui est pour elle un traumatisme. Il faudrait donc que les Israéliens s’en rendent compte de ce qui se passe à Gaza. Nous sommes dans une période où beaucoup d’Israéliens ne veulent pas savoir ce qui se passe à Gaza. Un chiffre important que les Israéliens ne veulent pas prendre en compte : il y a plus de 50 000 morts actuellement à Gaza, si on rapporte ce chiffre à la société israélienne qui a 10 millions d’habitants à peu près, on aurait 250 000 morts en Israël.
Jean-Paul Chagnollaud, président d’honneur de l’iReMMO.