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La Nakba: un évènement à la mémoire toujours conflictuelle

Le mois de mai de cette année (2023) marquait les 75 ans de l’État d’Israël, ainsi que de la Nakba, la « catastrophe » en arabe qui désigne pour les Palestiniens la destruction de la moitié des villages palestiniens et l’exode de 800.000 d’entre eux. Les premiers affrontements avaient commencé avant la proclamation d’Israël

Les 75 ans de la Nakba ont été commémorés, pour la première fois, par l’ONU à New York dans le cadre d’une journée officielle, sous le feu des critiques de la part de l’ambassadeur d’Israël aux Nations unies. D’ailleurs ni Israël ni les États-Unis n’ont participé à la commémoration, laquelle est intervenue alors que l’opposition entre Israéliens et Palestiniens s’est accrue, ces derniers mois, et que les actions du Premier ministre Benyamin Netanyahu polarisent de plus en plus la société israélienne, non sans inquiéter en particulier Washington.

Invité par RFI, le chercheur et historien Dominique Vidal a analysé l’évolution de la mémoire de la Nakba, ainsi que la position et la responsabilité des dirigeants arabes et palestiniens.

“Pendant les trente premières années, de 1948 à 1978, c’est la rhétorique de Ben Gourion qui domine, selon laquelle Israël n’est pour rien dans l’expulsion de tous les Palestiniens, et que ce sont les dirigeants arabes qui leur ont dit de partir.”

Mais trente ans après, le regard change, parce que les archives commencent à s’ouvrir. Ainsi “avec Benny Morris et d’autres, on a une version plus proche de celle des Palestiniens. Le débat n’est plus de savoir s’il y a eu expulsion, mais si cette expulsion a été planifiée ou non. Ce débat se poursuit jusqu’à aujourd’hui.”

Pourtant, cet espoir bascule “à partir de l’arrivée d’Ariel Sharon au pouvoir en 2001. Il y a un effort pour étouffer la voix des “nouveaux historiens”. Même Benny Morris se contredit lui-même. Il démontre [dans son livre] le rôle majeur de Ben Gourion et de l’exécutif sioniste, mais il ne veut pas le dire clairement par la suite.”

Quid de la reconnaissance d’Israël ? Effectivement, “il y a avec le Hamas un mouvement qui ne reconnaît pas le droit d’existence d’Israël. Mais on ne peut pas faire le procès de non reconnaissance de la légitimité d’Israël à l’OLP et aux dirigeants de l’autorité palestinienne. On peut même penser qu’ils travaillent quasiment au service d’Israël et qu’ils contribuent par la coopération sécuritaire à lui éviter des attentats du côté palestinien.”

Ainsi, la question se pose : le procès envers les Palestiniens de leur apparente non-reconnaissance de la légitimité d’Israël est-il une forme de transfert de l’État hébreu?

Dominique Vidal, chercheur et historien

ÉDITO

ÉDITO

Israël-Palestine: pour un retour au politique

Si la première phase du cessez-le-feu initié à Gaza depuis le 19 janvier 2025 a tenu, les perspectives de mise en oeuvre de la seconde – devant permettre la libération de tous les otages restants en échange de celle de prisonniers palestiniens et le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza – semblent beaucoup plus incertaines. Comme l’est encore bien davantage l’issue de cette guerre et, plus fondamentalement, celle du conflit israélo-palestinien. Deux chemins sont possibles. L’un conduisant vers une guerre sans fin, l’autre ouvrant vers des perspectives de paix.

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Entretien avec Haoues Seniguer

Haoues Seniguer, 29 novembre 2011
« On ne peut, pour l’heure, se fier qu’aux seuls scrutins antérieurs car nous n’avons pas suffisamment de recul pour établir une géographie électorale rigoureuse. Néanmoins, des lignes de forces peuvent se dégager. Le PJD est un parti urbain qui recrute dans les milieux éduqués. Ce n’est pas un hasard s’il perce une nouvelle fois dans les grandes villes : Rabat, Casablanca, Tanger, Marrakech (ce qui est une nouveauté) etc. Il apparaît également qu’il aurait progressé dans le milieu rural là où il échouait systématiquement à cause des réseaux clientélistes animés par des notables proches du milieu des affaires et des centres du pouvoir qui achetaient les voix »
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Lettre d’information de l’iReMMO