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« Le clivage au sein de la société israélienne ne fait que s’approfondir » avec la réforme judiciaire

Le parlement israélien a voté ce lundi sur une mesure clé de la très controversée réforme de la justice, contre laquelle des dizaines de milliers de personnes manifestent depuis le début de l’année. La réforme défendue par le gouvernement, qui comprend des partis juifs ultra-orthodoxes et d’extrême droite, vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats.

Invitée par RFI, Nitzan Perelman décrypte la situation.
Co-responsable du Magistère à l’iReMMO, elle est aussi doctorante en sociologie politique à l’Université Paris Cité et ingénieure d’études au CNRS.

Nitzan revient sur la clause qui a été votée ce lundi 24 juillet, la clause sur la raisonnabilité. Avec sa promulgation, “la Cour Suprême ne pourra pas se prononcer sur des décisions du gouvernement qu’elle considère comme non raisonnables, c’est-à-dire si elles sont discriminantes, violent des droits fondamentaux… Le gouvernement a le dernier mot dans des décisions qui peuvent être complètement hallucinantes”.

Si la société civile israélienne a jusqu’ici été plutôt timide, les manifestations contre la réforme judiciaire ont changé la donne. Nitzan explique qu’aujourd’hui, ce n’est pas seulement la réforme en soi qui pose problème mais aussi “ceux qui la mènent, comme Ben Gvir ou Smotrich. Ce sont des suprémacistes juifs, ouvertement racistes et xénophobes. Ils veulent annexer la Cisjordanie, approfondir le régime d’apartheïd et élargir la colonisation”.

Désormais, “tout le monde se demande ce qu’il va se passer. Des militaires et des policiers se prononcent contre cette réforme et déclarent qu’ils ne vont pas coopérer si cette loi est votée. Quelques personnes parlent d’un coup d’État, ou bien d’une grève générale continue… Ce qui est sûr, c’est que le clivage au sein de la société israélienne ne fait que s’approfondir.”

Par ailleurs, ce même clivage se reproduit au sein de la coalition. “Netanyahou ne contrôle plus son gouvernement, c’est son ministre de la justice Yariv Levin qui contrôle toute la réforme. D’ailleurs, Ben Gvir et Smotrich ne considèrent pas l’opinion de Netanyahou comme pertinente”. Inversement, si “au sein de la coalition certains demandent à ce qu’ils s’arrêtent, rien n’aide”. Rien ne change, rien ne changera. 

Nitzan Perelman, co-responsable du Magistère de l’iReMMO

ÉDITO

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Israël-Palestine: pour un retour au politique

Si la première phase du cessez-le-feu initié à Gaza depuis le 19 janvier 2025 a tenu, les perspectives de mise en oeuvre de la seconde – devant permettre la libération de tous les otages restants en échange de celle de prisonniers palestiniens et le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza – semblent beaucoup plus incertaines. Comme l’est encore bien davantage l’issue de cette guerre et, plus fondamentalement, celle du conflit israélo-palestinien. Deux chemins sont possibles. L’un conduisant vers une guerre sans fin, l’autre ouvrant vers des perspectives de paix.

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Entretien avec Haoues Seniguer

Haoues Seniguer, 29 novembre 2011
« On ne peut, pour l’heure, se fier qu’aux seuls scrutins antérieurs car nous n’avons pas suffisamment de recul pour établir une géographie électorale rigoureuse. Néanmoins, des lignes de forces peuvent se dégager. Le PJD est un parti urbain qui recrute dans les milieux éduqués. Ce n’est pas un hasard s’il perce une nouvelle fois dans les grandes villes : Rabat, Casablanca, Tanger, Marrakech (ce qui est une nouveauté) etc. Il apparaît également qu’il aurait progressé dans le milieu rural là où il échouait systématiquement à cause des réseaux clientélistes animés par des notables proches du milieu des affaires et des centres du pouvoir qui achetaient les voix »
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Lettre d’information de l’iReMMO