Les contours d’un accord de cessez-le-feu à Gaza se dessinent, après 15 mois d’une guerre entre Israël et le Hamas qui a fait des dizaines de milliers de morts. Les discussions en sont au stade final selon le Qatar, mais le projet est critiqué par l’extrême-droite israélienne et par certains Palestiniens qui craignent un prix élevé à payer en contrepartie, notamment en Cisjordanie où la colonisation se poursuit, toujours encouragée par les autorités israéliennes. L’analyse de Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des Universités, président de l’Institut de recherches et d’études sur la Méditerranée Moyen-Orient (IReMMO), co-auteur du livre Atlas du Moyen-Orient (éditions Autrement).
Une partie importante du gouvernement israélien s’oppose aux négociations ou souhaite les conditionner à ses propres objectifs, notamment l’annexion de la Cisjordanie et l’intensification de la colonisation, tout en écartant la question palestinienne. Bien que les discussions actuelles se concentrent sur Gaza, elles ignorent les enjeux globaux des territoires palestiniens, notamment le futur de la Cisjordanie. Une impasse semble inévitable, d’autant plus que certains membres influents, comme Ben Gvir et Smotrich, cherchent à consolider leur pouvoir. À l’international, des acteurs comme Donald Trump et l’ambassadeur américain récemment nommé soutiennent également la colonisation et l’annexion. Cependant, des facteurs régionaux, tels que la position de l’Arabie saoudite, insistent sur une reconnaissance de l’État palestinien comme condition préalable à tout règlement durable.
Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.