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Les Brics s’élargissent, des dynamiques qui changent?

La décision d’élargir les Brics a été prise lors du sommet qui s’est tenu à Johannesburg entre le 22 et le 24 août. Argentine, Égypte, Éthiopie, Arabie Saoudite, Iran et Émirats Arabes Unis rejoindront le bloc dès le début de l’année prochaine dans le cadre d’une première phase d’expansion. 

Invitée par RFI sur l’émission de Marie-France Chatin, Joan Deas décrypte la symbolique de l’élargissement des BRICS, preuve d’une désoccidentalisation progressive de la géopolitique qui remet en cause l’approche purement occidentalo-centrée des relations internationales.

Non seulement ce n’est plus la fin de l’histoire, mais c’est désormais eux les moteurs et acteurs de la fabrique du monde qui vient – et même du monde qui est. Le sommet des BRICS est donc historique.

Malgré leurs différences, les BRICS ont tous un point commun : la contestation du monopole de l’hégémonie occidentale sur l’ordre mondial, qui est fondamentalement vu comme injuste et non-représentatif des équilibres d’aujourd’hui. À cela s’ajoute une volonté profonde de réforme des institutions de gouvernance multilatérale, et de contourner l’ordre existant à travers la création d’institutions parallèles et alternatives.

La Nouvelle Banque de Développement, par exemple, constitue une alternative au FMI, et développe une rhétorique beaucoup plus centrée sur la coopération Sud-Sud. Ces nouvelles institutions refusent d’utiliser les termes de l’agenda d’aide classique, et favorisent au contraire une approche plus horizontale.

[Dans la sphère occidentale], notre intime conviction que nous sommes les vrais et les seuls acteurs de la mondialisation nous met des œillères occidentalo-centrées. On est rigidifiés dans une posture qui nous empêche de voir et comprendre l’altérité, on est incapables de regarder ce qui se passe en face. Il est temps pour nous de comprendre que le concept de modernisation n’est pas exclusivement occidental, et que les pays du Sud Global sont en capacité de produire des modèles alternatifs qui sont complètement cohérents avec le principe de modernité.

Joan Deas, directrice exécutive de l’iReMMO 

 

ÉDITO

ÉDITO

Israël-Palestine: pour un retour au politique

Si la première phase du cessez-le-feu initié à Gaza depuis le 19 janvier 2025 a tenu, les perspectives de mise en oeuvre de la seconde – devant permettre la libération de tous les otages restants en échange de celle de prisonniers palestiniens et le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza – semblent beaucoup plus incertaines. Comme l’est encore bien davantage l’issue de cette guerre et, plus fondamentalement, celle du conflit israélo-palestinien. Deux chemins sont possibles. L’un conduisant vers une guerre sans fin, l’autre ouvrant vers des perspectives de paix.

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Barack Obama à Al-Azhar : un discours fondateur

Robert Bistolfi, 3 septembre 2009
Barack Obama et Georges W.Bush : tout a déjà été dit sur leurs différences et sur les ruptures que le nouveau président incarne. Tout a déjà été dit, sauf peut-être l’essentiel : on n’a pas assez souligné la perspective longue qui est la sienne, sa position éthique sur des sujets touchant à l’avenir de l’humanité dans son ensemble. Il pose à la fois des objectifs et des principes pour guider l’action, en jalonnant la voie de sorte que les contraintes de la réalité (qui imposeront des compromis) ne fassent pas dévier du cap. Il l’avait fait avec ses textes fondateurs sur les relations interraciales (discours de Philadelphie [3]) ou sur un monde dénucléarisé (discours de Prague [4]). Tout aussi fondateur apparaîtra le discours qu’il a prononcé le 4 juin 2009 à l’université Al-Azhar, au Caire : au-delà de l’apaisement des tensions avec les sociétés à majorité musulmane, il pose les fondements d’une « politique de l’universel » vraiment novatrice.

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Lettre d’information de l’iReMMO