Trois otages israéliens, 369 prisonniers palestiniens, un sixième échange aujourd’hui entre Israël et le Hamas à deux semaines de la fin de la première phase de l’accord de cessez-le-feu. Un accord qui a frôlé le point de rupture cette semaine. Toujours dans le sillage des propos incendiaires de Donald Trump, sa volonté de déplacer les Palestiniens de Gaza, le Hamas a menacé de retarder la libération des otages prévue ce samedi, accusant Israël de ne pas respecter l’accord de trêve. Israël masse de nouveau des troupes aux frontières de l’enclave et se dit prêt à tous les scénarios. Le cessez-le-feu peut-il tenir ? La deuxième phase a-t-elle encore une chance de voir le jour, alors que les négociations doivent reprendre ?
À Washington, il y est un président qui méprise le droit international et qui se permet des propositions qui datent du 19eme siècle, qui chamboulent et donnent la carte blanche au gouvernement de Netanyahou. Aujourd’hui, il faut prêter l’attention à l’état dans lequel les otages vont se trouver, et la façon dont le Hamas va le mettre en scène et la représentation de cela. Ainsi que ce que sont les 369 prisonniers palestiniens dont la plus grande partie sont des personnes arrêtées depuis le 7 octobre. D’un point de vue géopolitique, Netanyahou n’a pas réussi à éradiquer le Hamas, ce qui préempte la suite qui est un saut dans l’inconnu à tout égard.
Dans sa logique, le droit international est ignoré à deux niveaux : celui des accords tenus, le plan Biden qui se prolongeait par une résolution du Conseil de Sécurité le 10 juin 2024, ce qui pourrait conduire aux autres étapes. Et d’un point de vue juridique, celui du mépris complet des principes fondamentaux du droit international, avec l’idée du contrôle de Gaza par les États-Unis et d’un nettoyage ethnique.
Enfin, des vrais risques se présentent face à la deuxième phase de l’accord. À la fin de la première phase de l’accord de cessez-le-feu, la tension ne va jamais retombée, alors que ces échanges puissent continuer et et également pour le cessez-le-feu, rien n’est donc prévisionnel. L’attention doit être sur la Cisjordanie au niveau de la violence, de répression et de colonisation, surtout qu’on parle d’annexion dans les prochaines semaines.
Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.