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Proche-Orient: prévenir l’escalade?

Israël n’arrive pas à atteindre ses objectifs de guerre à Gaza puisque pour aucun des grands responsables du Hamas ont été éliminés. Il y a donc le risque que Netanyahou essaie de détourner l’attention vers le Liban où il y a des tensions. Israël exige l’application de la résolution 170-1, ce qui est un peu ironique puisqu’Israël n’applique aucune. Cette résolution prévoir le désarmement  du Hezbollah. L’ennemi, aux yeux d’Israël, Hezbollah, est bien plus important que le Hamas et bien plus armé que le Hamas.

Même si une escalade constitue un risque majeur, Netanyahou est quand même dans une logique aujourd’hui de jusqu’au boutisme. Il est capable de mener une politique de terre brûlée puisque c’est son avenir politique qu’il est en train de jouer.

L’Iran aujourd’hui n’a aucun intérêt à entrer en confrontation avec la présence militaire américaine en Méditerranée et avec Israël. Difficilement cette confrontation peut être un des objectifs de l’Iran aujourd’hui. D’autant plus que l’Iran est confronté à une situation intérieure extrêmement compliquée. L’Iran ne peut pas ne pas soutenir le Hamas en raison du soutien affiché depuis des années, sans pour autant vouloir s’investir militairement dans cette guerre et sans pouvoir compter sur une autonomie de jugement et d’action.

Quant au Yémen, il n’est pas surprenant aujourd’hui que les Houthis se soient engagés à ouvrir ce front en mer Rouge qui est extrêmement dangereux pour les Occidentaux et pour les navires internationaux. Les Houthis veulent créer un autre front, pour montrer qu’ils soutiennent les Palestiniens à leur mesure et avec les moyens dont ils disposent.

On voit à nouveau l’idée de coalition internationale. Mais comment la mettre en place? Avec quel objectif? Il n’est pas sûr qu’une coalition, même maritime, permette d’empêcher les Houthis d’envoyer un drone ou un missile de temps en temps pour perturber les routes maritimes.

Les Chinois  probablement n’ont pas les moyens de mener une initiative diplomatique pour arrêter le conflit. C’est plutôt aux États-Unis d’obtenir un cessez-le-feu si on veut sortir de l’impasse malgré les objectifs de guerre définis et répétés par Netanyahou. On sait que c’est absolument impensable de pouvoir éradiquer le Hamas.

Les Américains ont mis leur veto à la dernière résolution des nations-Unies demandant un cessez-le-feu, mais cette position américaine va être de plus en plus dure à tenir pour les Américains. Lorsque l’on voit les destructions et le nombre de morts à Gaza il est difficile d’imaginer que les Etats-Unis vont pouvoir maintenir indéfiniment ce soutien inconditionnel qu’ils apportent à l’armée israélienne

Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

A Gaza, c’est la paix qu’on ensevelit !

Ali Keshtgar, 22 janvier 2009
Ce qui se produit à Gaza, ce n’est évidemment pas une guerre entre deux Etats en conflit. Il y a, d’un côté, les velléités d’une population prise en otage, qui veut sauver ce qui lui reste de fierté, de l’autre une force armée jusqu’aux dents, disposant de l’artillerie la plus moderne et la plus meurtrière précisément déterminée à briser cette fierté et à imposer une humiliation perpétuelle à une population exsangue. Il faut être né à Gaza, avoir été, chez soi, dépouillé de son indépendance, avoir vécu dans la peur de la guerre, de la destruction et de la mort pour savoir comment la vie-même peut perdre son prix au point qu’on préfère l’échanger contre un instant de fierté…

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Lettre d’information de l’iReMMO