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Quels risques pour le Proche-Orient après le double assassinat de Haniyeh et Chokr?

L’élimination successive de Chokr et ensuite la décapitation du Hamas donne le sentiment qu’une flambée générale sur tous les fronts faisant partie de l’axe iranien, menace la région.

Suite à ce double assasinat, l’Iran et ses alliées se retrouvent acculés à riposter et c’est la nature de cette riposte qui déterminera la suite des événements, et là les scénarios sont multiples. À la suite au double assasinat, l’Iran et ses alliées se retrouvent acculés à riposter et c’est la nature de cette riposte qui déterminera la suite des événements, et là les scénarios sont multiples.

L’un de ces scénarioscconsiste à faire réagir en même temps l’Iran, le Hezbollah, les Houthis du Yémen et tout cet axe dans le cadre d’une riposte plutôt calibrée et bien ciblée, tout en évitant de heurter de front les Américains. Si on est réellement dans cette logique, on peut encore éviter l’embrasement régional, puisque ça permettra à Netanyahu de considérer qu’il a gagné avec l’élimination de Haniyeh et Chokr, et il pourra présenter cela comme une victoire à son opinion publique. Ce sera le moins pire des scénarios, mais sinon les Iraniens  peuvent opter pour une réaction beaucoup plus forte en disant: maintenant il faut y aller et là, il sera impossible de prévoir où cela mènera. Cependant, il semble que l’Iran ne souhaite pas une guerre régionale car il sait qu’il a beaucoup à perdre dans le cadre d’un tel cas.

Pour le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, c’est sa survie qui est en jeu et le fait d’élargir la confrontation pourrait à un certain moment obligé l’Iran à réagir au-delà de ce qu’il aimerait faire.

Dans la configuration actuelle, l’Iran n’est pas en position de force par rapport à Israël, il peut mener des opérations ponctuelles avec des capacités de nuisances évidentes, mais de là à initier un embrasement régional cela ne me paraît absolument pas souhaitable du point de vue iranien. Toutefois, Israël est semble-t-il beaucoup plus dans une logique d’embrasement pour plusieurs raisons. Un glissement de l’Iran vers une confrontation plus large estime la chercheuse « ne peut être que bénéfique pour Israël parce que ça peut permettre de resserrer les rangs des occidentaux autour de l’Etat israélien alors qu’en ce moment, certains pays estiment que Netanyahu va bien loin dans ses actions.

En attendant la suite des évènements, il y a toujours moyen de retrouver le chemin de la raison et de l’apaisement, ce n’est pas très compliqué, mais la question est de savoir si les acteurs sur le terrain souhaitent cela aujourd’hui ? Est-ce qu’ Israël souhaite cela ? On voit bien que non… 

L’aspect un peu raisonnable qu’on puisse attendre est mis à mal par le contexte électoral américain. Les Etats-Unis vivent une période de flottement en raison de la campagne présidentielle et le risque est donc grand de voir le Premier ministre israélien profiter de ce flottement. C’est d’ailleurs la logique que suit Netanyahu, sachant que le président américain est très limité dans ses pressions sur Israël, alors que la future candidate démocrate à la présidentielle Kamala Harris est plus déterminée, mais elle est en période électorale. Benjamin Netanyahu cherche donc à profiter des quelques mois qui viennent et qui sont à mon avis extrêmement dangereux. Tout va se jouer durant la période qui précède les élections américaines, car pour les Israéliens,  c’est vraiment la fenêtre de tir, d’ailleurs c’est bien pour ça que Netanyahu avait dit que ce conflit allait durer des mois.

Ainsi donc en plus des interrogations sur la nature de la riposte iranienne, la grande question concerne l’acteur israélien avec l’extrême droite qui prend de plus en plus de poids et d’importance au sein du système israélien et sous la pression de cette extrême-droite, Netanyahu va de plus en plus loin dans ses actions.

Par ailleurs, la majorité de la population israélienne soutient la guerre à Gaza de même que la volonté d’en finir avec le Hezbollah au Liban, et au milieu de tout ça il y a les familles des otages qui se rendent compte que l’espoir d’un règlement pour obtenir leur libération s’éloigne tous les jours un peu plus.

Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO.

ÉDITO

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Israël-Palestine: pour un retour au politique

Si la première phase du cessez-le-feu initié à Gaza depuis le 19 janvier 2025 a tenu, les perspectives de mise en oeuvre de la seconde – devant permettre la libération de tous les otages restants en échange de celle de prisonniers palestiniens et le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza – semblent beaucoup plus incertaines. Comme l’est encore bien davantage l’issue de cette guerre et, plus fondamentalement, celle du conflit israélo-palestinien. Deux chemins sont possibles. L’un conduisant vers une guerre sans fin, l’autre ouvrant vers des perspectives de paix.

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Pour un « accord de solidarité » entre l’Union européenne et la Tunisie

Jean-François Coustillière, 29 avril 2011
Jean-François Coustillière écrit – L’Union européenne doit imaginer un objectif ou un horizon réellement séduisant qui puisse mobiliser non seulement les décideurs mais aussi les populations en Tunisie. La Tunisie a connu une révolution qui se traduit aujourd’hui par un processus de reconstruction de l’Etat sur de nouvelles bases différentes avec le souci d’améliorer la qualité de la gouvernance et celle de la participation du peuple à la conduite des affaires nationales. D’autres pays du pourtour méditerranéen connaissent des révoltes également motivées, le plus souvent, par la dégradation des conditions de vie des populations, et plus particulièrement un déficit considérable d’offres d’emplois. Ces événements connaissent des développements très différents allant de la guerre civile, comme en Libye, à un raidissement politico-social conservateur, comme en Syrie, ou à l’amorce de modernisation comme en Egypte, voire au Maroc. Seule la Tunisie est engagée dans un véritable processus de reconstruction fondamentale.

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Lettre d’information de l’iReMMO