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Un cessez-le-feu fragile à Gaza?

L’accord de trêve à Gaza conclu entre Israël et le Hamas hier grâce aux médiations du Qatar, de l’Egypte et des Etats Unis a permis d’établir une première phase de six semaines qui devrait démarrer dimanche avec un arrêt des combats dans l’enclave palestinienne et une libération progressive de 33 otages. Mais l’accord n’a pas encore été ratifié par le gouvernement israélien. L’armée israélienne a continué de frapper 50 cibles à Gaza ces dernières 24 heures.

Donald Trump exerce une pression importante pour que l’accord entre Israël et le Hamas soit signé avant son investiture, afin de l’inscrire comme une victoire politique majeure. Benyamin Netanyahou, bien qu’en position délicate face à l’extrême droite israélienne hostile à cet accord, ne peut se permettre de défier Trump, dont le soutien reste crucial. L’extrême droite, représentée par des figures comme Ben Gvir et Smotrich, s’oppose publiquement à l’accord, mais leurs priorités semblent davantage porter sur la Cisjordanie que sur la bande de Gaza, ce qui limite leur volonté de quitter la coalition gouvernementale.

L’accord intervient dans un contexte humanitaire désastreux à Gaza, où le blocus renforcé a réduit drastiquement l’entrée des convois humanitaires, provoquant une famine et une crise sanitaire dramatique. Le Hamas exige un retour à un flux régulier d’aide humanitaire, mais Israël, en excluant l’UNRWA de la gestion de cette aide, a provoqué chaos et pillages. Israël envisage de confier la distribution à des acteurs privés, mais cette décision suscite des interrogations sur l’efficacité et l’impartialité de cette alternative.

L’Égypte, partie prenante de la négociation, joue un rôle de médiateur essentiel et pourrait être chargée de surveiller le respect des termes de l’accord. Cependant, Israël reste l’acteur décisionnel principal, rendant incertain le mécanisme de contrôle et de sanctions en cas de non-respect. Par ailleurs, la normalisation avec l’Arabie saoudite, souhaitée par Trump dans le cadre des accords d’Abraham, se heurte à une forte opposition de la société saoudienne, profondément hostile à Israël en raison des images de destruction à Gaza. Bien que MBS puisse souhaiter un accord, il reste contraint par cette pression interne.

Enfin, Netanyahou fait face à des critiques croissantes, y compris de la part des familles d’otages, sur sa gestion de la guerre à Gaza, qui a causé d’importantes pertes humaines et matérielles sans apporter de solution claire. Tandis que l’éradication du Hamas reste un objectif officiellement affiché, elle semble irréalisable, ce qui complique davantage la justification de la poursuite des opérations militaires. Dans ce contexte, la signature de l’accord apparaît non seulement comme une nécessité politique mais aussi comme une réponse aux multiples crises qui s’entrelacent dans cette région.

Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO.

ÉDITO

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Annulation du colloque « La Palestine et l’Europe »: une « grave atteinte aux libertés académiques »

10 novembre 2025

Un important colloque «La Palestine et l’Europe: poids du passé et dynamiques contemporaines» devait avoir lieu au Collège de France en collaboration avec le Carep. Sur pression du ministre de l’enseignement supérieur, répondant à des injonctions de la Licra, l’administrateur du Collège s’est vu dans l’obligation  de l’annuler. L’iReMMO dénonce une telle décision qui porte gravement atteinte aux libertés académiques les plus fondamentales.

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Palestine – 60 ans après – le droit au retour des réfugiés

Sylviane de Wangen, 21 mars 2008
La question des réfugiés palestiniens, qui est posée depuis 60 ans, concerne l’ensemble de la communauté internationale, non seulement parce qu’elle a donné lieu à des dizaines de résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU, mais parce qu’elle fut la conséquence d’une décision de l’ONU de partager la Palestine en deux et un des trois points de la solution du conflit que ce partage a engendré (avec celui des frontières de l’Etat dans la lignes d’avant la guerre de 1967 et celui du partage de la souveraineté sur Jérusalem). Et, d’une certaine façon, elle a un rapport avec la paix dans le monde. Aujourd’hui, le « droit au retour » des réfugiés palestiniens est une question devenue d’une grande complexité.

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Lettre d’information de l’iReMMO