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Vers une désoccidentalisation du monde ?

La guerre d’agression lancée par la Russie en Ukraine cristallise et rend visible des tendances déjà à l’œuvre, et les accélère. Déclin relatif de l’hégémonie et de la puissance des États-Unis, montée en puissance concomitante de la Chine et de l’Asie vers laquelle bascule le centre de gravité de l’économie mondiale, affirmation progressive des États dits du « Sud », figurent ainsi parmi les principales caractéristiques du moment actuel des relations internationales.
Dans ce cadre, les valeurs que les puissances occidentales continuent plus ou moins confusément de considérer comme universelles ne parviennent plus à prédominer ni militairement, ni politiquement, ni culturellement.

En parallèle et en réaction à ce phénomène là, les puissances dites du Sud s’affirment sur la scène mondiale et bousculent les équilibres anciens. Elles remettent en cause la hiérarchie de l’ordre international et refusent de s’aligner systématiquement sur les intérêts et les positions des puissances occidentales.

Joan Deas a été invitée par l’IRIS pour traiter de ces thématiques là, et analyser cette apparente « désoccidentalisation » du monde qui s’opère aujourd’hui, où des pays historiquement moins saillants et non-alignés s’emparent aujourd’hui d’une présence et influence plus notable. C’est le cas des BRICS qui, malgré leurs divergences et déchirements internes, représentent une alternative au grand Occident.

Certains auteurs analysent donc l’ascension de ces états comme une sorte de lutte contre leur propre invisibilité en termes de discours régnant sur le développement, la modernisation et l’intégration économique et culturelle mondiale.

Inversement, « la montée en puissance politique [des BRICS] a déclenché une sorte d’obsession de la part de l’Occident qui a examiné ces états et ce prétendu glissement vers le sud avec des sentiments un peu mêlés de crainte et de et de fascination. »

Mais si la catégorie des BRICS a été établie sur la base de l’identification de critères communs entre les États qui la composent, « ce groupe semble avoir quand même progressivement perdu de sa cohérence. Mettre la Chine et l’Afrique du Sud dans le même groupe, c’est quand même un peu compliqué! Les trajectoires et les stratégies qui ont été adoptées par ces puissances sur la scène internationale ont modérément à fortement divergées depuis 2001, tout comme a été l’évolution de leur capacité nationale et de leur position à l’égard de l’ordre international mondial.

L’Afrique du Sud et le Brésil ne possèdent ni la volonté ni les capacités d’influence, de projection de puissance nécessaire pour confronter directement les États-Unis. La Chine et la Russie c’est une autre histoire : elles sont toutes les deux des membres permanents du Conseil de sécurité, elles sont des puissances nucléaires dotées de capacités militaires qui sont jugées redoutables par les analystes américains. »

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Un entretien de Monika Borgmann et Lokman Slim à propos de « Massaker. Sabra et Chatila par ses bourreaux »

Conversation entre Monika Borgmann et Lokman Slim sur le film-documentaire Massaker : Sabra et Chatila par ses bourreaux, dont ils sont les réalisateurs avec Hermann Theissen. Les propos ont été recueillis par Sandra Barrère.

La publication de cet entretien s’inscrit dans la série des hommages qui font suite à l’assassinat le 4 février 2021 au sud du Liban de l’intellectuel libanais. Unanimement reconnu pour sa grande culture, la finesse de ses raisonnements et l’âpreté de ses critiques à l’égard du Hezbollah, Lokman Slim était surtout un être libre. À ce titre, il exerçait son esprit critique tous azimuts, aussi bien à l’endroit du régime syrien, comme en témoigne le film Tadmor (Palmyre) cosigné avec Monika Borgmann en 2017, qu’à l’endroit de l’armée israélienne, ce que le documentaire Massaker, sorti en 2006, manifeste nettement.

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Lettre d’information de l’iReMMO