Vers une désoccidentalisation du monde?

La guerre d’agression lancée par la Russie en Ukraine cristallise et rend visible des tendances déjà à l’œuvre, et les accélère. Déclin relatif de l’hégémonie et de la puissance des États-Unis, montée en puissance concomitante de la Chine et de l’Asie vers laquelle bascule le centre de gravité de l’économie mondiale, affirmation progressive des États dits du « Sud », figurent ainsi parmi les principales caractéristiques du moment actuel des relations internationales. La guerre en Ukraine constitue alors une nouvelle étape significative dans la configuration d’un monde désormais apolaire. Elle confirme l’existence d’un système international en crise et ouvre un nouveau chapitre caractérisé par l’intensification des rivalités de pouvoir et la montée des impérialismes locaux et régionaux. Dans ce cadre, les valeurs que les puissances occidentales continuent plus ou moins confusément de considérer comme universelles ne parviennent plus à prédominer ni militairement, ni politiquement, ni culturellement. Au-delà de leur diversité et de celle de leurs intérêts, les puissances dites du Sud s’affirment sur la scène mondiale et bousculent les équilibres anciens. Elles remettent en cause la hiérarchie de l’ordre international et refusent de s’aligner systématiquement sur les intérêts et les positions des puissances occidentales.

Le monde se désoccidentalise-t-il alors ? C’est précisément l’ambition de ce dossier que de discuter cette notion de « désoccidentalisation » du monde et des réalités qu’elle recouvre, d’en saisir les points d’appui, mais aussi les contradictions et les limites.

Joan Deas, directrice exécutive de l’iReMMO

ÉDITO

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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[TRIBUNE] La France doit être leader sur la reconnaissance de la Palestine

Monsieur le président de la République. L’Assemblée générale des Nations unies va se prononcer jeudi sur un projet de résolution permettant à la Palestine d’obtenir le statut d’Etat observateur. En choisissant cette option, les Palestiniens ne refusent pas la reprise des négociations que vous appelez de vos vœux. Alors qu’ils ont prouvé depuis dix-huit ans qu’ils veulent négocier et qu’ils sont prêts à recommencer vite, ils souhaitent avant tout s’abstraire des conditions du processus d’Oslo, qui ont surtout permis à Israël de renforcer son emprise sur le territoire de leur futur Etat. Il s’agit certes de négocier mais cette fois dans le cadre des principes du droit international. Leur reconnaissance en tant qu’Etat par l’ONU leur permettra de replacer le droit international au centre des discussions. Sans ce préalable, les négociations qui reprendraient auront le même destin que les précédentes : le renforcement de la position d’Israël, puissance militaire occupante au détriment de la population de Cisjordanie (dont Jérusalem-Est) et de Gaza, et surtout une menace pour la paix comme le prouvent les tragiques événements actuels.

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