Lignes de faille
N° 60 Hiver 2006-2007
Dossier dirigé par Robert Bistolfi
Faut-il déjà reprendre espoir ? La Rome d’aujourd’hui est sur le Potomac : les événements intervenus fin 2006 à Washington pourraient avoir une importance majeure pour le reste du monde, et d’abord pour le Proche et le Moyen-Orient. Après la victoire des démocrates au Congrès et au Sénat, après que Robert Gates, nouveau Secrétaire à la Défense, eut admis que la guerre d’Irak ne pouvait être gagnée, le Rapport Baker – Hamilton est venu préconiser des réorientations majeures de la politique américaine dans la région : recomposition de la présence militaire en Irak, révision de la conflictualité frontale avec l’Iran et la Syrie, relance sous pression extérieure des négociations israélo-palestiniennes et israélo-syriennes… Ces propositions prennent systématiquement le contre-pied de la démarche suivie depuis cinq ans par George W.Bush. Elles lui apportent un désaveu cinglant. Il est évidemment trop tôt pour savoir si ce dernier sera contraint de les avaliser pour en faire la trame de son action pendant la dernière partie de son mandat.