« Liban : La frilosité dont fait preuve Paris est surprenante », tribune de l’iReMMO

16 décembre 2019

Tribune. La mobilisation populaire qui rassemble au Liban des centaines de milliers de personnes dans les rues depuis des semaines est d’une importance politique sans précédent. Il faut en comprendre le sens : c’est la remise en cause radicale d’un système communautaire complètement sclérosé qui étouffe le pays et son peuple depuis des décennies.

N’est-ce pas là pour la France une formidable occasion de repenser sa politique vis-à-vis du Moyen-Orient et de porter une voix en adéquation avec les revendications des manifestants ?

La réserve, voire la frilosité, dont fait preuve Paris face à ces événements majeurs est surprenante : les mots les plus utilisés dans les rues libanaises et aussi irakiennes sont « Etat laïque » et « fin du communautarisme », or, la France ne cesse de parler de laïcité et d’en défendre les principes. Elle a aujourd’hui une occasion historique de les soutenir au Moyen-Orient, non pas parce que l’idée nous plaît mais parce qu’elle émane des peuples qui ont trop souffert d’un système communautaire que nous appuyons depuis si longtemps.

Le soutien implicite que le gouvernement français accorde encore à Saad Hariri a été interprété dans le pays comme un appui réaffirmé à ce premier ministre démissionnaire alors qu’il est rejeté par les manifestants, tout comme l’ensemble de la classe politique.

Système à bout de souffle

Au lieu de s’accrocher à ce vieux système usé, à bout de souffle, qui a fait la preuve de sa dramatique incapacité à gérer le pays et surtout dont les populations ne veulent plus, que la France saisisse ce moment pour mettre en adéquation ses principes et sa politique, et qu’elle accompagne les revendications des jeunes qui s’expriment dans la rue.

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CONFLUENCES MÉDITERRANÉE

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

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Antisionisme, antisémitisme, sortir de l’amalgame

Le 16 juillet 2017, le président de la République française célèbre la 75e commémoration de la rafle du Vel d’Hiv. Pour la première fois, il a invité le Premier ministre israélien. Après avoir démontré la responsabilité du régime de Vichy dans la déportation des juifs, il conclut : « Nous ne céderons rien à l’antisionisme, car il est la forme réinventée de l’antisémitisme. » Étrange amalgame, puisqu’il confond, dans une même réprobation, un délit – le racisme antijuif – et une opinion qui conteste la pensée de Theodor Herzl.

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