Samedi 20 mai 2023 | 14h-18h
Salle le Miroir, Centre de la Vieille Charité, Marseille
2 rue de la Charité, 13002 Marseille
Ce que la Palestine apport au monde
Deux tables rondes ont donné la parole aux contributeurs et contributrices du numéro, et un temps artistique a été dédié à la création vidéo contemporaine (par exemple : Larissa Sansour, Nation Estate, 2012) en partenariat avec le Festival Ciné-Palestine.
Dominique Vidal, journaliste et historien. Membre du Bureau de l’iReMMO, il en anime les «Midis». Spécialiste du Proche-Orient, il a consacré de nombreux livres à l’histoire du conflit israélo-palestinien. Il vient de publier avec Bertrand Badie Le monde ne sera plus comme avant (Les liens qui libèrent, 2022).
Modération: Joan Deas, directrice exécutive de l’iReMMO.
Nation Estate (film, 9’, Larissa Sansour, 2012)
A Space Exodus (film, 5’, Larissa Sansour, 2009)
« Les Palestiniens ont été réduits à une question politique mondiale, et peu importe ce qu’ils sont par ailleurs ils sont certainement l’un des peuples les plus politisés au monde. Il semble souvent absurde de parler d’art politique avec les artistes Palestiniens. Il s’agit d’un contexte où peindre un cactus peut-être lu comme un traité nationaliste! » Bashir Makhoul
Panorama de la création palestinienne contemporaine et des conditions de production culturelle et artistique sous l’occupation.
Marion Slitine, anthropologue et chercheuse postdoctorale à l’EHESS et au Mucem. Après avoir travaillé dans le secteur culturel en Syrie et en Palestine, elle a réalisé une thèse intitulée «La Palestine en créations. La fabrique de l’art contemporain, entre territoires occupés et scènes mondialisées». Ses recherches s’intéressent aux interactions entre art et politique dans les mondes arabes contemporains.
Léna Merhej, Illustratrice de livres jeunesse et de BD et cofonde le collectif libanais Samandal. Elle a soutenu une thèse sur la narration de la guerre dans la BD libanaise à l’université Jacobs de Brême en 2015. Son film d’animation Dessiner la guerre a gagné le prix du jury du Festival de New York (2002). La BD Kamen sine a reçu le prix du meilleur album au Festival international de la bande dessinée d’Alger en 2009. En 2013, le Fibda la prime à nouveau pour Laban et confiture. En 2019, Salam remporte le prix du meilleur album de Mahmoud Kahil.
Modération: Zoubida Debbagh, chargée de programmation rencontres, débats et éditions de l’Institut du monde arabe.
« À l’heure où la Palestine semble abandonnée de tous, à commencer par les États arabes, nous avons choisi d’y retourner, comme une évidence. Pour raconter son peuple dispersé par l’histoire et les frontières. Nous avons voulu arpenter son territoire, divisé entre Gaza et la Cisjordanie avec Jérusalem pour centre introuvable, annexé par la colonisation israélienne et grignoté par le Mur de séparation. Devenue le symbole de la colonisation dans un monde en train de se décoloniser dans la deuxième moitié du XXe siècle, la Palestine ne s’appartient pas. Elle est une cause, une source d’inspiration pour le monde entier. Le keffieh est le drapeau des révoltés. Palestinien n’est plus seulement une nationalité sans pays, c’est une condition et le refus de s’y plier, c’est une résistance obstinée de chaque instant et de chaque geste. C’est du monde tel qu’il va mal dont la Palestine nous parle. La Palestine vit déjà à l’heure d’un monde aliéné, surveillé, encagé, ensauvagé, néolibéralisé. Les Palestiniens savent ce que c’est d’être un exilé sur sa propre terre. Apprenons d’eux ! » (extrait de l’introduction de Christophe Ayad).
- "Gaza : créer au défi des ruines" par Marion Slitine
- "Pour la première fois depuis 1948, Israël a été confronté à des Palestiniens debout sur tous les fronts" entretien avec Leila Shahid, Jean-Paul Chagnollaud et Dominique Vidal
- "La terre, et les oliviers" BD de Lena Merhej (dessin) et Jadd Hilal (texte)