Le miroir des cheikhs : musée et soft power dans le golfe Persique

Mercredi 8 mars 2017

Alexandre Kazerouni, politologue, spécialiste du monde musulman contemporain et des pays du pourtour du golfe Persique en particulier et chercheur à l’École normale supérieure, université Paris Sciences et Lettres (PSL).

Laurence des Cars, conservatrice du patrimoine, historienne de l’art français et auteure de l’essai Louvre Abou Dhabi, naissance d’un musée (Flammarion, musée du Louvre, 2013). Elle vient d’être nommée directrice du musée d’Orsay à Paris.

Modération : Agnès Levallois, consultante, spécialiste du Moyen-Orient et vice présidente de l’iReMMO.

 

kazerouni

Présentation de l’éditeur

L’association entre « pays du Golfe » et « culture » est nouvelle, et elle étonne, tant elle contredit l’image habituellement associée aux principautés du golfe Persique. La multiplication des annonces de musées à forte visibilité internationale au Qatar et à Abou Dhabi en a été la forme la plus éclatante ces dernières années. Or, ces musées-miroir, comme l’auteur les appelle, n’ont pas émergé dans un désert culturel. Le Louvre Abou Dhabi n’est pas un « Louvre des sables ». Dès les années 1970, les États de la rive sud du golfe Persique s’étaient déjà tous dotés d’au moins un grand musée national.
En comparant ces deux modèles de musées, Alexandre Kazerouni montre comment de la deuxième guerre du Golfe (1990-1991) est né un nouvel ordre régional qui a non seulement mis à mal l’hégémonie saoudienne sur la péninsule arabique, mais a aussi modifié le rapport de force entre les familles régnantes et leurs sujets. En opérant une plongée dans la vie politique intérieure si mal connue du Qatar et d’Abou Dhabi, Le Miroir des cheikhs donne à voir comment l’adoption des marques culturelles du libéralisme peut nourrir l’exclusion politique des classes moyennes dans un régime autoritaire.

Lettre d’information de l’iReMMO