Mardi 29 janvier 2013
Rencontre avec :
Claire Rodier, chercheur au GITSI et auteur de « Xénophobie business. À quoi servent les contrôles migratoires ? » (La Découverte, octobre 2012)
Catherine Wihtol de Wenden, politologue et sociologue, auteur de : « Atlas des Migrations » (Autrement, 2009)
Présentation de l’éditeur
La surveillance des frontières s’est muée ces dernières années en un business hautement profitable. Les sociétés privées de sécurité autant que celles de l’industrie de l’armement en savent quelque chose : depuis le milieu des années 1990, elles ont trouvé dans ce nouveau « créneau » des opportunités inespérées. La plus grosse entreprise de sécurité, G4S (dont une partie de l’activité est consacrée à la « gestion » de l’immigration), emploie aujourd’hui près de 650 000 salariés, ce qui en fait le deuxième plus grand employeur privé du monde. Jamais, en effet, les politiques sécuritaires n’ont aussi fructueusement dopé le marché. FRONTEX, l’agence européenne des frontières mise en place par l’UE, est emblématique de ce boom – politiquement rentable et financièrement profitable, bien au-delà des pays du Nord.
La Libye, avec ou sans Kadhafi, a su habilement tirer profit de la manne des migrants, ces derniers faisant l’objet d’infinis marchandages avec les capitales européennes. En Israël comme aux États-Unis, la construction de centres de détention pour étrangers et de murs, censés rendre étanches les frontières, se révèle un pactole pour l’économie locale. C’est aussi une façon efficace de conforter les angoisses et de nourrir les fantasmes xénophobes qui font le miel de certains politiciens.
Du Sénégal à la frontière mexicaine, de Kiev à Paris ou Tel-Aviv, les rouages invisibles de cette nouvelle ruée vers l’or sont, pour la première fois, mis en lumière et analysés dans ce livre détonnant.
Présentation de l’éditeur
Une urbanisation galopante dans les pays du Sud, des femmes de plus en plus nombreuses à prendre la route, le volume des transferts de fonds qui dépassent souvent les aides au développement, une fracture démographique telle que les pays riches ne survivront pas sans leurs immigrés… Le profil des migrants change, leur nombre augmente et les politiques, nationales ou régionales, sont souvent inadaptées, créant des situations dramatiques. L’actualité nous en donne l’exemple chaque jour d’un bout à l’autre du monde.
C’est que les débats et les actions menées oscillent selon les cas entre régulation et répression. L’auteur démontre le caractère au mieux limité, au pire absurde, de cette alternative. Il faut au contraire adapter les politiques et leur donner du sens, que les migrants, les pays d’accueil et de départ tirent le meilleur profit de la mobilité… en un mot, mettre sur pied une véritable « gouvernance » mondiale.
L’actualisation de cet ouvrage foisonnant, devenu un classique, propose des directions pour cette politique. Elle pointe deux phénomènes incontournables pour les prochaines années : trouver un statut pour les réfugiés environnementaux, élaborer un droit universel à la