Jeudi 24 juin 2021 – 15h-20h30
Institut du monde arabe | Salle du Haut-Conseil | Entrée gratuite sur réservation
Une après-midi de tables rondes, de projections et de discussions pour clore le cycle 2021 d’Université populaire de l’iReMMO, intitulé
« Révolutions et contre-révolutions en Méditerranée et au Moyen-Orient (2011-2021) ».
À 19h, un Rendez-vous de l’actualité spécial animé par Pierre Haski sur les révolutions arabes et la violence d’État.
La saison révolutionnaire commencée en 2011, qui a bouleversé la scène politique au Maghreb comme au Machrek, ne s’est pas complètement refermée. Le paysage géopolitique est très diversifié, chaque pays ayant connu une histoire différente. Il est donc ardu de tirer un bilan global des changements intervenus depuis 2011. Une décennie ne suffit probablement pas pour établir un inventaire des conquêtes et des transformations durables. Des progrès incontestables et des retours en arrière coexistent et nous obligent à une analyse au plus près du terrain, sans compter que beaucoup de changements sont encore à l’œuvre aujourd’hui dans les sociétés de cette vaste zone géographique.
Sur le plan politique, la chute des dictateurs comme en Tunisie, en Libye, en Égypte, au Yémen ou au Soudan n’a pas toujours signifié la chute des régimes autoritaires. Mais des avancées institutionnelles majeures se sont produites, parfois de manière probablement irréversible. Dans certains pays, l’économie est toujours entre les mains du pouvoir politique et de ses clientèles, et les inégalités sociales persistent et même s’aggravent. Or c’est bien la mainmise sur les principaux secteurs économiques qui a souvent déclenché les soulèvements populaires.
C’est sans doute dans la société que l’on constate les acquis les plus durables : d’abord, les femmes qui, ayant joué un rôle important de protagonistes dans les mouvements, ont réussi à faire avancer la parité qui est désormais inscrite dans la nouvelle constitution en Tunisie. De manière inédite, la question des droits des personnes LGBT est posée ouvertement et fait son chemin.
Il reste néanmoins que, dans de nombreux pays, la situation post-révolutionnaire est très difficile et les populations sont en souffrance. Mais ce qui apparaît comme l’acquis le plus profond, le plus fondamental, est que le fatalisme du «maktoub» est tombé. L’immense jeunesse de ces pays a désormais intériorisé la possibilité du changement : l’avenir est entre ses mains.
Programme
15h – Introduction
Par Giovanna Tanzarella, membre du bureau de l’iReMMO, vice-présidente du Réseau Euromed France.
15h15-17h – Table-ronde
Qu’a-t-on gagné, qu’a-t-on perdu ? Un état des lieux post-révolutions
Avec Abir Kréfa, maîtresse de conférence à l’Université de Lyon 2, membre du Centre Max Weber, Farouk Mardam-Bey, directeur de la collection Sindbad aux éditions Actes Sud, Alain Gresh, journaliste, fondateur et directeur du journal Orient XXI, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique.
Modération : Rachida El Azzouzi, journaliste à Mediapart
17h20-18h40 – Projection
Panorama de courts métrages égyptiens post-révolution
- "Ma fenêtre" de Bahaa El Gamal (Égypte, 2016, 16’)
- "Eyebrows" de Tamer Ashry (Égypte, 2018, 23’)
- "A skewed conversation" de Ahmed Hamed, Eman Hussein (Égypte, 2019, 15’)
19h-20h30 – Rendez-vous de l’actualité
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