L’urgence humanitaire pourrait-elle redonner de l’air et de l’entregent au boucher de Damas, Bachar-Al-Assad?
Intervention d’Agnès Levallois, vice-présidente de l’iReMMO
Plus de 25000 personnes sont décédées dans le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie lundi. Le régime de Damas, sous le coup de sanctions internationales depuis 2011, a pressé la communauté internationale de lui venir en aide. Cette catastrophe permettra-t-elle à Assad de sortir de son isolement?
Pour le peuple syrien
En quelques jours, les attentats sanglants en Turquie et les raids israéliens sur la Syrie sont venus rappeler l’extrême gravité de la tragédie syrienne et les risques de déstabilisation régionale qu’elle comporte. Comme pour ajouter à la confusion, Mme Del Ponte, la magistrate internationale et membre d’une commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie, s’est permise, sans preuves, d’accuser l’opposition d’avoir utilisé des armes chimiques. Venant ainsi mêler sa voix – aussitôt désavouée par l’ONU – à toutes celles qui cherchent à nier la réalité d’une situation dans laquelle un régime est entré en guerre contre son propre peuple. On a, en effet, prétendu bien des choses : que les heurts entre les manifestants et les forces de l’ordre étaient le fait d’éléments infiltrés venus de l’étranger, que l’Observatoire syrien des droits de l’homme publiait systématiquement des informations erronées, que l’opposition était inspirée et instrumentalisée par des Etats hostiles à la Syrie ou qu’elle ne relevait que de la mouvance fondamentaliste sunnite encline aux postures jihadistes et aux alliances avec Al-Qaeda.