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Frappe israélienne à Rafah, Benyamin Nétanyahou sous le feu des critiques, solution à deux États, …

La formulation “accident” tragique, promulguée par Netanyahou serait acceptable si l’armée israélienne était dans une démarche de mesure depuis le début de la guerre, et si cet événement relevait de l’exception. Il s’agit pourtant du contraire, depuis des mois on assiste à l’accumulation “d’accidents tragiques”.

Depuis le début de la guerre à Gaza, ce type de déclarations présentant les erreurs ou un accidents de l’armée israélienne se répètent. Par ailleurs, chacun savait, y compris les États-Unis, qu’en allant à Rafah, où se trouve des centaines de milliers de personnes malgré les quelques déplacés, il serait évident que les “accidents tragiques” de ce genre allaient se produire. 

Le droit international incombe l’obligation de protéger les civils. La Cour internationale de justice, institution des Nations-unies, a parlé d’un risque de génocide. Le droit humanitaire a clairement été violé, encore une fois.

Il est navrant d’entendre la Maison-Blanche qui fournit des armes être “bouleversée” que ses armes tuent. Les États-Unis avancent le besoin d’un règlement politique avec la solution à deux États mais ne sont pas capables de prendre des décisions pour stopper Netanyahou. Cela fait des semaines que l’on parle des désastres que représenterait une intervention dans Rafah. Les lignes rouges à ne pas dépasser le sont, mais sans aucune conséquence.

 

Est-ce que la population israélienne voit ce qu’il se passe à Gaza ? 

Des segments de la société israélienne sont sûrement conscients de ce qu’il se passe à Gaza, mais dans sa grande majorité, la population israélienne reste tétanisée par les massacres du 7 octobre. Ce choc agit comme un écho avec les atrocités de la Shoah et d’autres références et mémoires dramatiques rendant impossible la vision de l’autre, qui n’existe plus tant la focale est placée sur son propre traumatisme. Par ailleurs, la société israélienne depuis une vingtaine d’années s’est déportée vers la droite et l’extrême droite, amenant les suprémacistes racistes actuels au pouvoir. Les éléments mémoriels sont fondamentaux pour comprendre la situation et en parallèle, les évolutions politiques accompagnent ce mécanisme d’invisibilisation de l’autre et donc de ce qu’il se passe à Gaza. 

 

L’État israélien verrouille-t-il la circulation de l’information volontairement ? 

 

Cela fait 8 mois qu’il est interdit aux journalistes de se rendre dans Gaza tandis que des dizaines de journalistes palestiniens ont été tués. Les médias israéliens sont eux-mêmes bloqués. Le journal israélien Haaretz partage beaucoup d’informations précises. Il est donc possible de voir et de savoir pour les Israéliens. Le problème est justement que la société ne semble pas vouloir voir, en partie à cause de la question des otages. Ce blocage participe à l’incapacité politique de mettre ces deux camps autour des négociations. 

Le Hamas existe depuis les années 80. Avant que le Hamas existe, Israël soutenait les frères musulmans pour déstabiliser l’OLP (organisation de libération de la Palestine) dans le jeu classique de la division des adversaires. Israël a ensuite fait en sorte que le Hamas devienne l’interlocuteur principal au travers d’une situation de guerre et de confrontation pour marginaliser et affaiblir au maximum l’Autorité palestinienne qui était, elle, dans une position d’ouverture et de négociation. 

Netanyahou tiendra le temps de la guerre. Lorsque la guerre s’arrêtera il devra rendre des comptes, il a donc un intérêt personnel à la continuité de cette guerre.

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO.

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L’émergence de la Syrie en tant que narco-État fait d’elle aujourd’hui, selon de nombreux observateurs, le plus grand narco-État du monde. Un titre qui, bien loin des stéréotypes sud-américains, trouve ses origines en plein cœur du Levant. Avec la production et le trafic de captagon, le régime d’Assad s’est taillé un empire financier parallèle et puissant, répondant à la fois à ses propres besoins économiques et à ses ambitions diplomatiques dans la région. Mais comment la Syrie, un État ruiné par une décennie de guerre, a-t-elle pu bâtir une telle industrie et quelles en sont les conséquences régionales et internationales?

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