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Gaza : une reprise très limitée de l’aide humanitaire

Alors qu’une vaste opération terrestre israélienne est en cours dans la bande de Gaza, Benyamin Netanyahu a autorisé la reprise de l’aide humanitaire. Pourquoi après plus de deux mois de blocus, l’aide ne rentre qu’au compte-gouttes dans l’enclave palestinienne ? La France, le Royaume-Uni et le Canada ont annoncé qu’ils ne « resteraient pas les bras croisés », qu’est-ce que cela signifie ?

Depuis le 2 mars, le gouvernement israélien ne veut plus qu’il y ait la moindre entrée de quoique ce soit, ni nourriture, ni médicaments, ni eau. Sachant que toutes les infrastructures à Gaza sont détruites donc c’est une stratégie délibérée consistant à faire pression sur l’ensemble de la population et rendre sa condition de vie impossible. Et comme objectif ultime, de faire en sorte que les Gazaouis quittent Gaza, ce qu’il ne feront tellement pas car ils sont attachés à leur terre. C’est leur terre. Comme il y a  eu depuis quelque temps, trop tard, des pressions internationales, ils se croient obligés de faire semblant : 10 camions alors qu’il en faudrait 500, comme disent les Nations Unies  »c’est une goutte d’eau dans l’océan ».

Il faut penser en deux directions : la première, est de ne pas rester les bras croisés et alors agir à travers des sanctions essentiellement commerciales, comme la Grande Bretagne qui arrête les négociations sur le libre-échange, puis l’éventualité d’une remise en question des accords d’association, dont l’article 2 prévoit que ça ne peut se faire que si l’État d’Israël respecte les droits de l’homme. Ce qui n’est évidemment pas du tout le cas à Gaza, et même tout à fait l’inverse. Le deuxième volet est celui de la volonté politique de passer par la reconnaissance d’un État de Palestine. Il en est question pour la France, le Canada et la Grande Bretagne. Il y a pour cela un calendrier assez précis, une conférence importante le 14 juin coprésidée par la France et l’Arabe Saoudite. Ce sont ces deux directions qui renvoient à cette idée qu’on ne va pas rester les bras croisés.

Jean-Paul Chagnollaud, président d’honneur de l’iReMMO.

ÉDITO

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Israël-Palestine: pour un retour au politique

Si la première phase du cessez-le-feu initié à Gaza depuis le 19 janvier 2025 a tenu, les perspectives de mise en oeuvre de la seconde – devant permettre la libération de tous les otages restants en échange de celle de prisonniers palestiniens et le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza – semblent beaucoup plus incertaines. Comme l’est encore bien davantage l’issue de cette guerre et, plus fondamentalement, celle du conflit israélo-palestinien. Deux chemins sont possibles. L’un conduisant vers une guerre sans fin, l’autre ouvrant vers des perspectives de paix.

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

Il faut aller en Tunisie : notes d’un tour dans l’Extrême-Sud (juillet 2011)

François Pouillon, 27 août 2011
Invité en Tunisie pour participer à une école doctorale organisée par un laboratoire de sciences sociales de l’université de Tunis (Diraset), j’en ai saisi l’occasion pour faire, avec de jeunes collègues, un tour dans le Sud-Est, une région que je connaissais assez bien pour y avoir enquêté dans les années 1970. J’en ai rapporté ces impressions de voyage. Encore une fois, ce voyage a été précédé de nouvelles alarmistes . Mes amis de Tunis m’engagent à la prudence : des classes dangereuses aux coupeurs de route, il n’y a qu’un pas, et on signale des poches d’insécurité dans la région de Sidi Bou Zid, épicentre de la révolution démocratique. D’autres vont commenter : il semble que cela arrangerait bien le gouvernement provisoire, en facilitant un regroupement grégaire autour de la ligne qu’il incarne. Je ne suis pourtant pas descendu au Sud par cette route des steppes : pour aller au Sud-Est, mon objectif, la nouvelle autoroute de la côte nous conduit en quelques heures à Gabès.

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Lettre d’information de l’iReMMO