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Syrie, un an après: transition démocratique ou dérive autocratique?

Un an après la chute du régime de Bachar al-Assad, la Syrie vit une période de transition d’une rare complexité, faite d’espoirs contrariés et d’inquiétudes profondes. Dans les rues de Damas, des foules considérables ont marqué ce premier anniversaire, célébrant la fin d’un pouvoir qui aura dominé le pays pendant plus d’un demi-siècle. Mais derrière ces scènes de liesse, la société syrienne reste hantée par les cicatrices de la guerre, les fractures communautaires et l’incertitude quant à son avenir politique.

Le président par intérim, Ahmed al-Charaa, nommé à la suite de l’effondrement du régime, a prononcé un discours solennel le 8 décembre. Il y a appelé les Syriens à s’unir pour reconstruire un pays dévasté, insistant sur la nécessité d’une transition inclusive et d’un nouvel élan institutionnel. Pourtant, ses appels à la cohésion se heurtent à une réalité beaucoup plus fragmentée : chaque communauté avance avec ses propres craintes, ses propres exigences et parfois ses propres milices.

Les minorités sont particulièrement inquiètes. Les Druzes, ancrés principalement dans le sud du pays, redoutent une marginalisation politique dans un paysage dominé par les forces arabes sunnites. Les Alaouites, longtemps perçus comme la base du pouvoir assadien, vivent dans la crainte de représailles, d’exclusions administratives ou de discriminations systémiques, malgré les appels officiels au dépassement du passé. Les Kurdes, enfin, s’interrogent sur l’avenir de l’autonomie qu’ils ont construite depuis plus de dix ans dans le nord-est. Les nouvelles autorités de Damas ne se sont pas encore engagées clairement sur le statut politique de ces territoires, et les négociations restent tendues.

Les élections législatives organisées en octobre dernier devaient constituer la première étape d’un retour à la vie politique. Mais de nombreux observateurs internationaux et acteurs locaux les jugent tronquées : faible participation, cadre juridique encore flou, absence de garanties pour les partis émergents et influence persistante de réseaux liés à l’ancien régime ou à des puissances extérieures. Malgré ces critiques, les nouvelles institutions issues du scrutin se présentent comme les fondations d’un processus de reconstruction nationale.

La Syrie de 2025 reste ainsi suspendue entre deux trajectoires possibles : celle d’un renouveau lent, fragile, mais réel, et celle d’une atomisation durable alimentée par la méfiance, l’ingérence régionale et la difficulté à dépasser les logiques de guerre. Un an après la chute du régime Assad, la question demeure entière : le pays pourra-t-il se réinventer sans reproduire les mécanismes d’exclusion et de domination qui l’ont plongé dans la tragédie ?

Intervention d’Agnès Levallois

ÉDITO

ÉDITO

Annulation du colloque « La Palestine et l’Europe »: une « grave atteinte aux libertés académiques »

10 novembre 2025

Un important colloque «La Palestine et l’Europe: poids du passé et dynamiques contemporaines» devait avoir lieu au Collège de France en collaboration avec le Carep. Sur pression du ministre de l’enseignement supérieur, répondant à des injonctions de la Licra, l’administrateur du Collège s’est vu dans l’obligation  de l’annuler. L’iReMMO dénonce une telle décision qui porte gravement atteinte aux libertés académiques les plus fondamentales.

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LES ANALYSES DE CONFLUENCES

LES ANALYSES DE CONFLUENCES

A propos des attentats antichrétiens en Irak…

Confluences Méditerranée, Droits des minorités, 4 novembre 2010
La revue Confluences Méditerranée, très attachée au fait que se perpétue la tradition de coexistence en Méditerranée, avait souhaité en 2008 faire un retour sur la question des chrétiens d’Orient dans un contexte de fortes tensions à leurs dépens. Ce numéro 66 portait essentiellement sur leur contribution à la culture et à l’histoire politique du monde arabe contemporain.

 

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Lettre d’information de l’iReMMO