Des systèmes de santé à la dérive

Couverture du numéro 128 de la revue Confluences Méditerranée "Des systèmes de santé à la dérive" (L'Harmattan, 2024)

N° 128 – Printemps 2024
Dirigé par Elisabeth Longuenesse

Le présent numéro cherche à contribuer à la réflexion sur l’évolution des systèmes de santé au Moyen-Orient et dans l’espace méditerranéen, dans une perspective associant approches d’économie politique, de santé publique, et d’anthropologie. Se dessinent ici certaines préoccupations partagées, autour de la crise des systèmes de santé dans un contexte où se conjuguent les effets des situations de violence et de guerre et ceux des politiques de désengagement des États parallèlement au renforcement du rôle des organisations internationales, non-gouvernementales ou interétatiques, sans négliger le vécu des individus. Les systèmes de santé sont autant exposés aux injonctions des politiques néolibérales de rationalité et de rentabilité qu’à des évolutions sociales et culturelles majeures: les représentions liées au corps, à la santé, aux droits humains, à la façon dont les professionnels concernés répondent aux attentes des citoyens, et dont les acteurs collectifs s’organisent à cet effet.

Tournants au Moyen-Orient

Couverture du numéro 127 de la revue Confluences Méditerranée "Tournants au Moyen-Orient" (L'harmattan, 2024)

N° 127 – Hiver 2024
Dirigé par Pierre Blanc

Ce numéro s’est assez fortement polarisé sur ce qui se passe en Israël et Palestine, qui est un tournant fait de tant de tourments. Pour autant, il n’a pas perdu de vue ce qui nous semblait être d’autres tournants et tourments. Si nous ne revenons que très peu sur les révolutions et contre-révolutions dans le monde arabe, une large place est accordée aux évolutions des rapports stratégiques, au devenir de l’islam politique, aux évolutions des aspirations kurdes, mais aussi aux déchainements de l’état de la nature dont les effets sont d’autant plus graves que la nature de l’État est encore mal en point. Dans le tournant très inquiétant du changement climatique, les tourments de la tempête Daniel, qui a fait près de 20000 morts en Libye en septembre 2023, sont là pour nous rappeler cette évidence que la vulnérabilité, en particulier des plus pauvres, est aussi et surtout affaire de politique, en l’occurrence d’impéritie politique. Ceci démontre en creux l’urgence du politique comme réponse aux besoins des sociétés et aux menaces. C’est cette même urgence qu’appelle la question de la Palestine laissée depuis trop longtemps aux rapports de force et à la violence. Pour autant c’est encore, à court terme, le pire qui se déploie.

Justice pénale internationale: les magistrats sauvent l’honneur

Couverture du numéro 126 de la reve Confluences Méditerranée "Justice pénale internationale: les magistrats sauvent l'honneur"

N° 126 – Automne 2023
Dirigé par Leïla Bourguiba

En 1998, de nombreux États affirmaient que les crimes les plus graves qui touchent l’ensemble de la communauté internationale ne sauraient rester impunis en ce qu’ils menacent la paix, la sécurité et le bien-être du monde. Les États parties au Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale affirmaient ainsi leur détermination à placer la justice au cœur des mécanismes de résolution des crises majeures. Pourtant si le développement de la justice pénale internationale constituait sans aucun doute une évolution majeure du droit international, répondant à l’aspiration de voir juger les auteurs des crimes les plus graves, les dernières années ont été particulièrement critiques à son endroit. Elles laissaient alors entrevoir un désintérêt grandissant ou une forme de lassitude face aux différents obstacles, essentiellement politiques. La guerre russo-ukrainienne semble opérer un point de bascule. En effet, on a pu constater la mobilisation rapide, coordonnée de nombreux États pour activer les leviers possibles de la justice pénale internationale avec une volonté claire de rationalisation des efforts. Peut-on espérer un renouveau généralisé des engagements internationaux envers la justice pénale internationale? Ce regain d’intérêt peut-il avoir un effet d’entrainement sur les enquêtes portant sur le Proche et Moyen-Orient?  Est-il porté par les États de manière générale ou sélective, comment éviter le deux poids deux mesures? Finalement, les juges ne seraient-ils pas ceux qui sauveraient actuellement l’honneur de cette justice pénale internationale?

Tunisie: arrêt sur la transition

Couverture du numéro 125 de la revue Confluences Méditerranée "Tunisie: arrêt sur la transition"

N° 125 – Été 2023
Dirigé par Jean-François Coustillière et Manon Moulin

Forte de sa situation géographique et de son dynamisme socio-politique, la Tunisie est et a longtemps été considérée comme un territoire stratégique au cœur du Maghreb central et de la Méditerranée. Axe de circulation méditerranéen majeur et pont entre l’Afrique et l’Europe, le pays a connu nombre d’occupations, de dominations et de migrations, forgeant ainsi une diversité culturelle et sociale. En 2011, l’insurrection populaire débouchera sur une transition politique tumultueuse qui demeure, à ce jour, tant autant complexe qu’instable. La situation politique tunisienne actuelle, si éloignée des espoirs de 2011, est doublée d’une crise économique sérieuse, avec des répercussions plus qu’inquiétantes sur la population.

En faisant un arrêt sur la situation transitoire de la Tunisie, c’est cet état de fait aux ressorts à la fois structurels et conjoncturels qu’il s’agit d’étudier dans ce numéro.

Caucase-Asie centrale: cet au-delà moyen-oriental

Couverture du numéro 124 de Confluences Méditerranée "Caucase-Asie centrale: cet au-delà moyen-oriental"

N° 124 – Printemps 2023

L’ouverture de cet espace géopolitique, à partir de 1991, date de la désintégration de l’URSS, a conduit à des retrouvailles entre ces régions caucasiennes et centrasiatiques avec l’espace moyen-oriental; ces relations avaient en quelque sorte été gelées pendant la guerre froide. Un rideau de fer s’était donc abattu sur les confins caucasiens et centrasiatiques du monde soviétique. Cette connexion entre les espaces moyen-orientaux et la région Caspienne se retrouve à nouveau au centre de l’actualité en raison notamment de l’intervention russe en Syrie à partir de 2015 et de la guerre arméno-azerbaïdjanaise de 2020 qui se traduisent par une circulation de combattants entre le Moyen-Orient et les espaces caspien et caucasien.

Sécurité en Méditerranée : acteurs et stratégies

N°123 – Hiver 2022-2023

Dirigé par Chloé Berger

En moins d’une décennie, la Méditerranée est redevenue un espace de confrontation géostratégique, entre grandes puissances et promoteurs d’un ordre multipolaire, dont les pôles restent à définir. Affecté par des crises multiformes, cet espace, stratégique à de nombreux égards, n’a cessé de se transformer depuis la fin de la guerre froide.La nature «crisogène» de la région en fait un véritable laboratoire d’innovation et d’expérimentation des instruments de gestion de crise et des approches de stabilisation. Le pluralisme des initiatives y est tout autant source de convergences, conduisant à l’établissement de nouvelles relations d’alliance et de partenariat entre les deux rives de la Méditerranée, que de frustrations et de rivalités.

Pouvoir des armées, armées au pouvoir

Couverture de la revue Confluences Méditerranée "Pouvoir des armées, armées au pouvoir"

N° 122 – Automne 2022

Dirigé par Agnès Levallois et Elyamine Settoul

Les armées et les services de sécurité ont joué et continuent de jouer un rôle central dans les États du Maghreb, du Proche et du Moyen-Orient. À l’exception notoire des monarchies de la péninsule arabique, ces institutions ont contribué à la prise de pouvoir des pays de la région (Algérie, Égypte, Syrie, Irak, Libye). L’objectif de ce numéro est donc de réfléchir et de s’interroger sur la place des forces armées dans ces différentes configurations nationales, sachant que, dans l’ensemble des pays de la zone allant du Maghreb au Moyen-Orient, tous les États ont en commun une part considérable de dépenses militaires dans leurs budgets, et ce même dans les pays qui connaissent des situations économiques tendues.

De la politisation des racismes et antiracismes en France

N°121 – Été 2022
Dirigé par Haoues Seniguer

Avec ce numéro, il est intéressant de voir comment les sciences sociales et humaines peuvent aiguiller et aiguiser les débats publics sur les racismes et antiracismes, pour nous aider à mieux en saisir les logiques internes et externes, mais elle-mêmes ne sont pas complètement immunisées contre la polémique, qui les gagne de l’intérieur. La polémique croît à mesure que le sujet se politise, et ce, par le concours d’une multiplicité d’acteurs, qu’ils soient issus de la société civile, militants antiracistes, ou des professionnels de la politique amenés à se prononcer, à un titre ou à un autre, sur le racisme et l’antiracisme, de façon consensuelle, conflictuelle, antagonique ou concurrentielle.

Méditerranée : notre mer au XXIe siècle

Couverture du n°120 de Confluences Méditerranée

N° 120 – Printemps 2022

Dirigé par Matthieu Brun et Elen Lemaître-Curri.

Avec ce numéro 120, Confluences Méditerranée met le cap sur la mer et comble ce manque en rassemblant une grande diversité de contributions toutes dévolues à ce véritable « continent liquide ». Lorsque l’analyse géopolitique se penche sur la Méditerranée, décrite comme quasi fermée sur le plan physique mais aussi comme un espace de circulation civilisationnel, il s’agit souvent d’en considérer les contours et plus précisément les tensions sur les terres qui la bordent. Rarement la mer Méditerranée est analysée en tant que telle et pour ce qu’elle est : un lieu de convoitises, de frictions et de rapports de force mais aussi un espace de coopération et de liens entre une grande diversité d’acteurs.

Israël: contradictions d’une démocratie coloniale

N°119 – Hiver 2021
Dirigé par Dominique Vidal
Dans ce premier numéro consacré aux contradictions de la société israélienne, Gadi Algazi explique le passage du « socialisme » à l’ultra-capitalisme, dont Dominique Vidal analyse les records d’inégalités, Jacques Bendelac les succès et les limites du high-tech et Pierre Blanc les dimensions géopolitiques de l’agriculture. Jean-Paul Chagnollaud éclaire la contradiction entre démocratie et occupation. René Backmann évoque l’armée : au service de l’État ou de Dieu ? Sylvain Cypel analyse le rôle de la mémoire de la Shoah et de la Nakba. Nitzan Perelman documente la poussée du racisme. Dominique Vidal souligne l’aspiration désormais majoritaire à la laïcité. Jérôme Bourdon évoque un cinéma entre courage et alibi. Enfin Sylvain Cypel évoque le basculement du judaïsme américain.

 

Libye : guerres et convoitises

Couverture 300 Libye : guerres et convoitises

N°118 – Automne 2021
Dirigé par Barah Mikaïl
Dix ans après l’éclosion de son « Printemps », la Libye peine toujours à voir le bout du tunnel. Les différentes phases qu’elle a connues ont mis en exergue de nombreuses logiques de division : politique, institutionnelle, idéologique, militaire ou encore économique, sur fond de rivalités de pouvoir. Les représentants politiques libyens ne sont pas exempts de responsabilités, et leurs profonds désaccords ont ouvert le champ à la projection d’ambitions étrangères sur le territoire libyen. Ce numéro explore et explique plusieurs de ces logiques, et fait le point sur les principales raisons de la déroute du processus révolutionnaire libyen.

Pouvoir(s) en Palestine

N° 117 – Été 2021
Dirigé par Dima Alsajdeya, François Ceccaldi, Emilio Dabed
Ce numéro analyse les sources, les pratiques et les mécanismes du pouvoir – ou des pouvoirs -, ainsi que leur rôle et leurs dimensions symboliques dans la Palestine d’aujourd’hui. Les contributions montrent que le pouvoir et la résistance à la domination politique ne sont jamais confinés aux élites, aux structures institutionnelles et aux élections, mais qu’ils sont aussi mis en œuvre dans des domaines et des formes complexes et multiples. Les contributeurs tentent de comprendre quels sont les mécanismes par lesquels le pouvoir s’exerce et s’exprime.

Irak : un destin tragique

Couverture du N° 116 de la revue "Confluences Méditerranée" : Irak: un destin tragique

N° 116 – printemps 2021
Dirigé par Adel Bakawan
Ce numéro, le premier de la revue Confluences Méditerranée destiné à l’Irak, vise à faire une certaine lumière sur un pays qui n’a jamais réussi à s’inventer par lui-même après avoir été inventé par d’autres. Au sommaire notamment : Le mandat britannique en Irak (1920-1932), péché originel de la division ? ; The role of political parties in the process of national integration in Iraq ; Le nouvel État irakien de 2003 et le piège du communautarisme ; Le quotidien des yézidis du Sinjar : une histoire politique ; Les relations turco-irakiennes : de l’inconstance au ménage à trois ; L’enjeu des énergies renouvelables pour l’avenir de l’Irak.

Révolutions et contre-révolutions dans le monde arabe

N°115 – hiver 2020

Dix ans déjà que de Tunis au Caire, de Benghazi à Deraa, de Manama à Sanaa, des soulèvements se sont produits, avec une soudaineté et une vigueur telles que des pouvoirs ont vacillé et que certains ont même été emportés. Les 22 pays arabes n’ont cependant pas tous connu cette secousse. D’aucuns ont vite désamorcé des mouvements contestataires moins vigoureux, tandis que d’autres sont restés aux marges du mouvement. Cette différenciation processuelle est sans doute riche d’enseignements en termes de causalités. De même, le devenir des révolutions nous permet-il de décrypter des différences d’un espace à l’autre. La diversité de ce vaste mouvement contestataire et ses suites montrent donc, s’il en était besoin, combien le monde arabe échappe à tout réductionnisme.

Jeux de pouvoirs au Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie)

Couverture du numéro 114 de la revue Confluences Méditerranée

N°114 – Automne 2020
Dirigé par Haoues Séniguer.
Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie ne sont certainement pas des sociétés figées, condamnées en quelque sorte définitivement aux conservatismes de toutes sortes. La forme et la nature des États ne disent pas tout des sociétés sur lesquelles s’exercent leurs pouvoirs. Cette image d’Épinal (la passivité ou résignation supposée des Arabes face à la tyrannie du Prince) a été sérieusement battue en brèche, sans disparaître complètement, depuis la période révolutionnaire de 2010-2011. Ces sociétés, aux histoires multiples, aussi proches que lointaines les unes des autres, sont au contraire marquées par une profonde vitalité sociale, culturelle et intellectuelle, des aspirations à la liberté et à la justice sociale constantes, en dépit des nombreuses vicissitudes et incertitudes politico-économiques qui les affectent. En effet, elles connaissent toutes, sous des formes diverses, des spasmes, heureux ou plus malheureux, dans des régimes qui oscillent entre dispositifs institutionnels semi-autoritaires/semi-démocratiques, réflexes néo-autoritaristes (Maroc et Algérie), percées ou lueurs démocratiques (Maroc et Algérie), et solidification d’institutions démocratiquement élues comme en Tunisie.

L’Iran en quête d’équilibre

Couverture du numéro de Confluences Méditerranée "L'Iran en quête d'équilibre"

N°113 – Été 2020
Dirigé par Clément Therme et Mohammed-Reza Djalili.
Depuis la Révolution islamique de 1979, l’Iran est toujours présenté comme étant à la croisée des chemins. Peu de recherches sur l’Iran contemporain privilégient le temps long pour comprendre ses paradoxes et ses contradictions internes et externes. Ce recueil d’articles propose de nouvelles perspectives sur la trajectoire historique originale de l’Iran qui n’a jamais été colonisé directement par l’Occident. De la fixation ancienne des frontières au nucléaire aujourd’hui, ce numéro propose un tour d’horizon des problématiques iraniennes souvent en lien avec les dimensions régionales. Les dimensions internationales sont aussi évoquées avec une focalisation sur les relations avec Washington, Moscou, Paris et Pékin.

Liban : la guerre de 1975-1990 dans le rétroviseur

N°112 – Printemps 2020
Dossier dirigé par Roula Abi Habib Khoury et Dima de Clerck.
Il aura suffi de l’annonce par le gouvernement d’une taxe sur l’application de messagerie WhatsApp pour qu’éclate un mouvement de contestation populaire inédit dans l’histoire du Liban contemporain. En ce 17 octobre 2019, trente années après l’accord de Taëf, censé mettre un terme à la Guerre du Liban et permettre au pays exsangue de renaître de ses cendres, une limite est franchie. Il va sans dire que ce ras-le-bol cache un mal plus profond. Celui-ci prend racine dans les graves dysfonctionnements qui sévissent depuis la fin des hostilités armées en 1990 et l’installation de la tutelle syrienne. La fin de cette dernière, suite à l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005, laisse la place à une crise de pouvoir et à une paralysie politique nées des rivalités inter et intra-communautaires sur fond de corruption généralisée et institutionnalisée (y compris au sein du pouvoir judiciaire), de clientélisme et d’impunité qui ont marqué les années 1992-2005.

 

Jordanie : une stabilité de façade

N°110 – Automne 2019
Dossier dirigé par Pierre Blanc.
La Jordanie est l’un des pays du Moyen-Orient les moins mis sous la lucarne médiatique : la stabilité éloigne l’attention du journaliste. Confluences Méditerranée interroge dans ce numéro cette apparente stabilité. À travers des thématiques politiques, économico-sociales, territoriales et géopolitiques, les articles révèlent finalement que ce qui se dégage n’est qu’une stabilité de façade.